Dépendance : une garantie dépendance incluse dans la complémentaire santé.

Après la réforme des retraites, le gouvernement doit s'attaquer à un problème de société également complexe et gros consommateur de deniers publics : la dépendance appelée aussi cinquième risque de la Sécurité Sociale. Au coeur du programme du candidat Sarkozy, la dépendance est depuis plusieurs années l'autre grande réforme sociale urgente qui ne peut plus être remise sine die. Les chiffres démographiques parlent d'eux même : avec près de 6 millions de personnes de plus de 75 ans, soit un tiers de plus qu'il y a 10 ans, et un doublement prévu à l'horizon 2050, l'incidence de la dépendance va s'accroître d'autant, même si les progrès de la médecine nous autorise à penser qu'on vivra plus longtemps en meilleure santé. Les organisations mutualistes, à l'exemple du Gema (groupement d'assureurs mutualistes), sont actuellement intégrées à la réflexion avec le ministère des Affaires Sociales, et déjà des pistes de financement sont ébauchées.

Aujourd'hui 1,1 million de personnes bénéficient de l'allocation personnalisée d'autonomie (APA), une prestation versée aux personnes de plus de 60 ans souffrant d'une perte d'autonomie. Les experts tablent sur une augmentation graduelle de ce nombre de personnes dépendantes de 1% à 2% par an. 60% des personnes dépendantes peuvent vivre à leur domicile grâce au concours d'une tierce personne plusieurs heures par jour (aidant familial ou professionnel). Mais que ce soit en établissement médicalisé ou à domicile, les besoins financiers sont criants et en augmentation constante.

Or l'argent fait défaut, pour les retraites on le sait, mais aussi pour la dépendance que beaucoup voudraient voir assumée collectivement. La gestion du cinquième risque doit s'ordonner autour de 3 axes : le socle national, la famille et la prévoyance auprès des assurances et des mutuelles. La réflexion du côté des mutuelles est bien engagée. Les mutuelles réunies au sein de Gema considèrent le risque dépendance comme étant un risque assurable, encore faut-il évaluer les besoins et délimiter la responsabilité de chacun pour que les assurances et les mutuelles jouent leur rôle financier en partenariat avec les pouvoirs sociaux. Il convient donc de définir non seulement une grille d'évaluation de la dépendance d'un commun accord avec toutes les parties concernées incluant les assureurs, mais aussi élaborer les solutions de financement durables (épargne, contrats individuels ou collectifs). Sans une concertation élargie avec pour objectif le cadre défini de la responsabilité des pouvoirs publics, les compagnies d'assurance et les mutuelles ne peuvent lancer de produits dédiés à la dépendance.

Le président du Gema apporte une amorce de solution de financement en incluant obligatoirement une garantie dépendance dans les contrats de complémentaire santé. Cette proposition diffère de celle d'un rapport parlementaire qui voudrait rendre obligatoire une cotisation assurance dépendance pour tout actif dès 50 ans. La piste avancée par le Gema inclurait les jeunes actifs et permettrait une meilleure mutualisation du risque. Le complément de ressources pourrait atteindre 500€ par mois pour une personne dépendante, complément qu'il faudrait aussi associé à un ensemble de services dédiés.