Assurance vie : que penser du contrat Euro-croissance

 

Les contrats d'assurance vie Euro-croissance arrivent sur le marché. Mis en place par le gouvernement pour dynamiser l'épargne longue, ces nouveaux supports ont pour objectif de soutenir l'économie française, plus précisément les PME. Ils promettent aux épargnants, avant tout ceux qui détiennent les plus gros contrats, un meilleur rendement que les fonds en euros classiques en échange du risque pris sur une partie du capital investi. Prenons l'avis d'un expert.


Le contrat Euro-croissance
Le contrat Euro-croissance est un contrat en fonds diversifiés, à mi-chemin entre les fonds en euros et les unités de compte. Sa finalité repose sur l'orientation d'une partie de l'encours vers le financement des entreprises : une partie du capital est investie sur des actifs plus risqués, permettant à terme de générer un rendement supérieur aux fonds en euros.
Le contrat Euro-croissance prend la forme soit d'un contrat mono-support où tout l'actif est investi sur un fonds Euro-croissance, soit celle d'un contrat multi-supports qui cumule fonds en euros et unités de compte. Qu'importe la composition du contrat, la garantie du capital n'est acquise qu'à l'échéance du fonds, soit un minimum de 8 années de détention, ce qui donne aux assureurs une plus grande marge de manoeuvre pour placer l'épargne.
Les contrats d'assurance vie existants peuvent être transformés en contrats Euro-croissance tout en conservant l'antériorité fiscale : la date de souscription du nouveau contrat est rétroactivement celle de l'ancien. La condition : qu'au moins 10% des fonds en euros soient transformés en fonds diversifiés, tout en restant chez le même assureur. 

L'avis de l'expert
Cyrille Chartier-Kastler, fondateur du cabinet Facts & Figures (cabinet de conseil spécialisé sur le secteur de l'assurance et de la protection sociale), estime la promesse de rendement illusoire pour ce nouveau type de contrat. 
Entre 80% et 85% de l'épargne reposent sur des obligations, le pourcentage restant investi sur des supports à risque (actions) censés dynamiser le rendement à l'échéance. La rémunération actuelle offerte par les marchés obligataires est trop faible (autour de 1,25% pour les obligations à 10 ans) pour être éventuellement améliorée par les valeurs du CAC 40. La performance de l'Euro-croissance devrait peu ou prou avoisiner les 3% (déduction faite des frais de gestion, a priori autour de 1,20%), à quelques points près du rendement moyen enregistré en 2013 par le fonds en euros (2,76%).

 



Hervé Labatut

Par , le jeudi 30 octobre 2014

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