Assurance-vie : comment la choisir

 

Même si actuellement les rendements sont en baisse, l'assurance vie reste l'un des placements les plus avantageux du marché. Produit phare des assureurs et placement préféré des Français (avec le Livret A), les contrats d'assurance-vie permettent non seulement d'investir dans un fonds en euros sûr à 100%, mais aussi dans d'autres fonds plus ou moins risqués, orientés sur les actions, les obligations, l'immobilier, les matières premières ou d'autres supports. L'épargne constituée peut être retirée à tout moment et au bout de 8 ans les gains sont exonérés d'impôts. Avant de choisir une assurance-vie, il est primordial de prendre les renseignements suivants :

  • les frais prélevés
  • le mode de gestion
  • la palette de fonds proposésv
  • les réserves financières,

afin d'allier sécurité et performances. Les contrats émanants de compagnies d'assurance sont généralement plus performants que ceux des banques.

Fonds en euros

Ils ne comportent aucun risque, et assureront dans les années à venir des rendements supérieurs à la moyenne. le taux a été de plus de 4% en 2008, il sera probablement autour de de 4% en 2009. Ils sont composés essentiellement d'obligations. Les portefeuilles obligataires des assureurs se basent sur les taux des emprunts d'Etat.

Critère déterminant : pour obtenir un rendement élevé, choisissez un contrat proposant un fonds en euros dit "cantonné", c'est-à-dire isolé juridiquement des autres actifs de l'assureur. En cas de difficultés, le risque de voir la compagnie y glisser discrètement les moins-values immobilières ou boursières est écarté, le rendement ne sera alors pas diminué. Les fonds en euros exposés au risque du marché boursier sont ceux qui investissent à plus de 15% en titres offensifs, généralement des actions. Tous les 6 mois, les assureurs doivent provisionner les dépréciations supérieures à 30%. Depuis octobre 2008, de nombreux fonds sont concernés par de lourdes pertes. Un contrat qui en comporterait que 3% à 4% d'actions ne devrait pas vraiment en souffrir.

Autre point important : la provision pour participation aux excédents, c'est-à-dire le montant des réserves des bénéfices. En termes plus imagés, le pécule amassé durant les années fastes qui doit légalement être reversé sous 8 ans aux assurés. C'est un moyen pour les assureurs de doper les taux en temps de crise. Certains assureurs disposent de réserves confortables pour faire face à la crise si elle devait perdurer.

Fonds obligataires du privé

De grandes entreprises du privé (Michelin, Lafarge, BMW, Vodafone) émettent depuis fin 2008 des titres de créances à des taux supérieurs de 2 à 5 points à ceux des emprunts d'Etat. Objectif : faire venir à eux des investisseurs refroidis par l'effondrement des marchés financiers. Certains assureurs ont saisi l'occasion et en ont constitué leurs contrats : la rentabilité peut atteindre 8% et plus en franchise d'impôts. Il faut s'acquitter des 12,1% de prélèvements sociaux en cas de retrait d'argent. Concrètement, ce type de contrat propose 2 options :

  • souscrire en direct une ou plusieurs obligations
    avantage : le revenu (appelé "coupon") distribué chaque année est connu à l'avance. inconvénient : à échéance du prêt (3 à 5 ans généralement), vous n'avez pas la garantie de récupérer votre mise de départ, car l'entreprise peut avoir déposé le bilan entre temps. Avant la crise, le taux de faillite était de 4,5%. Il est d'autant plus à prendre en considération aujourd'hui.
  • choisir un des récents fonds spécialisés
    avantage : pour diminuer le risque, ils sont investis chacun dans plusieurs dizaines d'obligations du privé. Leur durée de vie est entre 3 et 5 ans.
    inconvénient : ils ne garantissent pas de revenus précis, le taux de rentabilité affiché se situe entre 4,5% et 10,5% l'an. Pour connaître le montant réel des intérêts servis, il faut que le fonds soit dissous. Le gérant du fonds, pour contrer les retraits d'argent et accueillir de nouveaux assurés, peut être amené à vendre des obligations très rentables et en acheter d'autres moins intéressantes. Une des sociétés émettrices d'obligations peut également être confrontée à la faillite. Au pire des cas, le manque à gagner ne dépassera pas 1 ou 2 points.
    conseil pour atténuer le risque : souscrire un fonds obligataire dit "fermé" , c'est-à-dire commercialisé sur une période courte de quelques mois. Le gérant n'aura pas à investir dans de nouvelles obligations en l'absence de nouveaux souscripteurs après la date limite.

Contrats euros-diversifiés

Ce type de contrat s'adresse à ceux assujettis à l'ISF, c'est-à-dire environ 565 000 personnes, et permettra d'alléger la facture de l'impôt sur la fortune. Ce produit est relativement récent et les compagnies d'assurance en lancent un nouveau par mois depuis l'été dernier. Le ticket d'entrée commence à 10 000 euros et peut bien entendu intéresser aussi les épargnants non soumis à l'ISF.

En pratique, la première enveloppe qui représente 70% à 80% de vos versements est placée sur un fonds en euros sans risque, qui rapporte environ 4% l'an, la deuxième qui constitue le solde est investie en actions. Pendant 8 ans, ces sommes sont bloquées (sauf en cas de divorce ou décès du conjoint, perte d'emploi). Passé ce délai, les gains engrangés sur la première enveloppe vous autorise à récupérer 100% de votre capital. Sur la deuxième enveloppe, vous encaissez les éventuelles plus-values. Si moins-values il y a, vous n'aurez quasiment pas perdu d'argent.
Le gros avantage fiscal de ce produit est que durant 8 années, votre épargne ne rentre pas dans votre assiette assujettie à l'ISF.

Contrats dédiées à la retraite

Une nouvelle génération d'assurances vie venues des Etats-Unis est proposée désormais par les compagnies françaises et sont dites "à annuités variables". Elles vous garantissent le versement d'un complément de retraite tout en ayant la possibilité de récupérer votre capital à tout moment. Produit idéal en cette période de crise où le risque de chômage obligerait certains épargnants à puiser dans leurs économies.
En théorie jusqu'à présent, pour percevoir un revenu de son contrat, on pouvait soit puiser dans son capital avec le risque de se retrouver sans rien, soit transformer ce capital en rente. On a alors la garantie de toucher une somme minimale jusqu'à la fin de sa vie, mais on perd ainsi son épargne, les héritiers ne touchant à la disparition du souscripteur.

Avec ce nouveau type de contrat, vous pouvez disposer d'un revenu à vie à l'âge qui vous convient (revenu mensuel, trimestriel ou annuel)., au montant minimal garanti dès la signature. Le rendement se situe entre 3,5% et 5% du capital placé, et il faut tenir compte de la fiscalité appliquées aux rentes, c'est-à-dire que les sommes perçues sont imposables. Vous pouvez profiter des hausses de la Bourse, puisque ces contrats donnent accès aux marchés en actions, avec un risque nul, le montant de la rente étant garanti. De plus en cas de repli des actions, les gains obtenus sur les marchés vous sont acquis.

Par ailleurs, vous pouvez retirer votre capital quand vous voulez et sans pénalité, si vous êtes en difficulté ou si vous avez un projet immobilier par exemple. A votre décès les capitaux restants sont transmis aux héritiers sans droit de succession.

Attention toutefois : les frais sont relativement élevés, que ce soit sur les sommes investies ou sur le versement de la rente. Et la mise peut aussi être conséquente : jusqu'à 100 000€. Le fait d'être une femme peut de surcroît être pénalisant, la durée de vie moyenne étant plus élevée. Il faut privilégier un versement de rente le plus tard possible, plutôt 65 ans que 60, et vous constaterez entre 25% et 40% de revenus en plus.

Faites une simulation et vous aurez une réponse adaptée à votre situation.



Audrey Benzaquen

Par , le vendredi 1 janvier 2010

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