Assurance vie : chute attendue des rendements pour 2014.

Les contrats d'assurance vie en euros risquent d'afficher un rendement moyen en forte baisse pour l'année 2014. La prévision émane du gouverneur de la Banque de France Christian Noyer. Les fonds en euros souffrent des taux très faibles des obligations d'Etat.

Les fonds en euros à la baisse
Suite à la déclaration de Christian Noyer devant la commission des finances du Sénat concernant la baisse significative de la rémunération des contrats d'assurance vie, le cabinet Facts & Figures modère ses prévisions à 2,20% pour l'année 2014 (soit un rendement net de frais, de prélèvements sociaux et d'inflation de 1,35%).
L'érosion des fonds en euros entamée en 2008 se poursuit ; en dix ans, le rendement a été divisé de moitié. Le taux moyen enregistré en 2013 s'établissait à 2,70% contre 2,90% au titre de l'année 2012.
Toujours en cause, la faiblesse des taux des obligations d'Etat : l'OAT 10 ans a atteint son plus bas niveau courant novembre (entre 1,15% et 1,20%) et perdu plus d'un point en un an. Les mesures d'assouplissement de la politique monétaire européenne ont détendu le marché obligataire, entraînant une contraction de la rémunération des fonds en euros qui constituent le support unique des contrats d'assurance vie monosupports, et le complément aux unités de comptes des contrats multisupports.

Danger pour les assureurs
Le produit affiche un engouement réel depuis le début de l'année : à fin septembre la collecte nette compte 17,4 milliards d'euros sur les neuf premiers mois de 2014, pour un encours total de plus de 1 500 milliards d'euros. 85% des contrats d'assurance vie sont investis sur des fonds en euros. En cas de remontée des taux obligataires, les assureurs pourraient se trouver pris dans un scénario à la japonaise, obligés de rembourser les assurés sur des titres en moins-values.
Le message d'alerte du gouverneur de la Banque de France les incitant à doter la participation aux bénéfices à un niveau élevé sera probablement entendu par la majorité des assureurs : en augmentant leurs réserves ils se prémunissent du risque, au détriment du rendement servi aux assurés.



Audrey Benzaquen

Par , le mercredi 10 décembre 2014

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