Assurance vie : le taux de rendement s'effrite encore en 2015.

Assurance vie : le taux de rendement s'effrite encore en 2015.

Le rendement de l'assurance vie poursuit sa lente érosion. Sans surprise, 2015 s'inscrit sur même ligne que les cinq dernières années où le produit de placement préféré des Français a toujours fait moins bien que le millésime précédent. Quelques exceptions affichent des taux autour de 3%, des performances rendues possibles grâce aux efforts commerciaux. Malgré cette irrémédiable contraction du rendement, l'assurance vie se porte très bien et continue d'engranger des collectes records.

Taux moyen en baisse


La rémunération moyenne des contrats en euros devrait tomber à 2,25% (soit 1,90% après prélèvements sociaux) pour 2015 contre 2,54% en 2014. Rares seront les assureurs à verser 3%. Habitués aux performances les plus généreuses, la Maif, la GMF et la MACSF sont passés sous la barre des 3% : 2,75%, 2,80% et 2,85% respectivement. En tête, alors que les bancassureurs qui représentent plus de 60% du marché n'ont pas encore fait d'annonce, l'AFER, avec 3,05% soit un repli de 0,15%.
Ces écarts par rapport au taux moyen s'explique par le stock d'obligations anciennes qui permet à certains assureurs de profiter encore aujourd'hui des plus-values réalisées. En puisant dans leur PPB (provision pour participation aux bénéfices), que la plupart ont à nouveau renforcée en 2015, les assureurs peuvent soutenir le rendement de leur placement.

L'assurance vie en grande forme


En dépit de ces performances médiocres, le produit se porte à merveille. Les Français ont versé durant les onze mois de l'année écoulée 121 milliards d'euros sur leurs contrats d'assurance vie, soit 5 milliards de plus qu'en 2014. Investis sur des fonds en euros, certes peu rémunérateurs, mais où le capital est garanti, les contrats monosupports totalisent environ 80% de la collecte globale, estimée à fin novembre 2015 à 1 589 milliards d'euros.
Cet attachement inoxydable pour les fonds en euros ne fait pas le bonheur des assureurs. Ils voient leur portefeuille plombé par cette manne qu'ils sont contraints d'investir sur des supports qui ne rapportent presque rien (l'OAT 10 ans affiche un rendement inférieur à 1%). Certains épargnants commencent pourtant à comprendre l'intérêt de diversifier leurs placements face aux rendements peu convaincants des fonds en euros. Les contrats multisupports (unités de compte) ont augmenté leur encours de 32% par rapport à l'année précédente et engrangé 24,3 milliards d'euros.



Francesco Romanello

Par , le mercredi 20 janvier 2016

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