Mutuelle d'entreprise : comment choisir son contrat


La réforme des mutuelles d'entreprise représente un gros enjeu, notamment pour les assureurs et autres prestataires de couverture santé. Pour le dirigeant, le choix reste difficile. Nos conseils...
Céline Tridon | Publié le 04.11.2014

www.leparisien.fr/economie/votre-argent/mutuelle-d-entreprise-comment-choisir-son-contrat-04-11-2014-4265107.php


L’équation à résoudre pour le chef d’entreprise : proposer un contrat qui soit avantageux pour ses collaborateurs, tout en respectant les capacités financières de sa société. |
« L'effet ANI se fait ressentir. Entre 2013 et 2014, nous avons enregistré une hausse de 82 % des demandes en mutuelle santé d'entreprise. Les TPE et PME se sentent clairement plus concernées », affirme sans détour Gérald Loobuyck, gérant du comparateur d'assurances AssurProx. La ruée vers les contrats ne signifie pas pour autant que les entreprises maîtrisent toutes les ficelles de la couverture santé.
Dans un premier temps, elles devront respecter un socle de base, prévu soit par leur accord de branche, soit par la loi issue de l'ANI. On parle alors de panier de soins minimum.

Un panier de soin minimum

Dans le cadre de l'ANI, le panier de soins minimum a été défini dans un décret du « Journal officiel » et paru en septembre. Celui-ci stipule que la future couverture santé devra « couvrir l'intégralité du ticket modérateur à la charge des assurés sur les consultations, actes et prestations remboursables par l'assurance maladie obligatoire », prendre en charge les frais dentaires à « au moins 125 % des tarifs de la Sécurité sociale pour les soins prothétiques et d'orthodontie », et prévoir pour les dépenses optiques une prise en charge forfaitaire par période de deux ans, d'un montant « de 100 € minimum pour les corrections simples, 150 € minimum pour une correction mixte simple et complexe et 200 € minimum pour les corrections complexes ». Le forfait hospitalier, quant à lui, sera pris en charge sans limitation de durée. Il correspond aux frais d'hébergement d'un séjour (chambre et repas), soit 18 € par jour à l'hôpital ou à la clinique, et 13,50 € pour les séjours en psychiatrie.

Tenir compte des besoins des salariés

Chaque contrat devra donc être conforme au minimum à ce panier de soins. Mais pour Jérôme Rémy, senior manager chez Kurt Salmon, le chef d'entreprise doit fournir davantage : « Pour que la mutuelle d'entreprise reste un plus pour le salarié, le dirigeant doit proposer un contrat qui soit avantageux pour ses collaborateurs, tout en respectant les capacités financières de l'entreprise. » L'expert conseille de rédiger un cahier des charges qui prend en compte ce panier minimum et les attentes des salariés. Afin que chacun s'y retrouve, le futur contrat doit être adapté à la démographie de l'entreprise : combien de collaborateurs la structure compte-t-elle ? Y a-t-il une majorité de célibataires ou de parents ? Quel est l'âge moyen ? Etc. « La couverture des frais de santé correspondra ainsi à la typologie de ses salariés », souligne Jérôme Remy. Ainsi, le dirigeant saura sur quelles garanties mettre l'accent. Pour sa part, Gérald Loobuyck conseille de favoriser un meilleur remboursement des soins généraux. « Nous serons alors davantage dans le domaine de la prévention, commente-t-il. Au salarié de compléter le contrat selon ses propres attentes. » Conséquence de l'ANI qui a libéré le marché, les contrats gagnent désormais en souplesse. Ils prendront la forme d'un socle commun à tous, auquel se grefferont les options de chaque salarié, payées par ce dernier ou cofinancées par l'employeur si celui-ci le souhaite.

Des services annexes

Pour se distinguer, certains prestataires, comme CNP Assurances, misent sur la digitalisation avec un ensemble de services connectés. La compagnie travaille actuellement sur une sorte de tableau RH virtuel, où le chef d'entreprise pourra se connecter et sélectionner les options dont il a besoin à l'instant T (comme par exemple une aide au retour au travail, après qu'un salarié a été hospitalisé). Ces services annexes au contrat faciliteront aussi bien la vie de l'employeur que du salarié. L'autre avantage de la dématérialisation ? Les frais de gestion seront encore davantage réduits.

Le Parisien Economie

 

Partager cet article :