Santé : l'Avastin enfin autorisé pour soigner la DMLA.

Santé : l'Avastin enfin autorisé pour soigner la DMLA.

L'Agence nationale de santé du médicament (ANSM) vient tout juste d'autoriser l'utilisation de l'Avastin pour soigner la dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA). Une mesure importante pour les personnes atteintes de cette maladie chronique de la rétine qui entraîne progressivement la perte de la vue. Jusqu'à ce jour un seul médicament était autorisé pour lutter contre cette pathologie, le Lucentis, 20 fois plus cher que l'Avastin.

La DMLA, une maladie liée à l'âge
La dégénérescence maculaire liée à l'âge est le vieillissement trop rapide de la macula, ou centre de la rétine. Cette maladie dégénérative de la macula dont l'évolution chronique débute vers 50 ans touche la zone centrale de la rétine, entraînant une perte progressive de la vision centrale, tout en laissant intacte la vision latérale ou périphérique. La macula permet à l'image de se former ; elle transmet 90% de l'information visuelle traitée par le cerveau.
On distingue deux formes de DMLA, la DMLA sèche ou atrophique, la forme la plus fréquente, qui évolue lentement mais inéluctablement et la DMLA humide ou exsudative qui se manifeste par la formation de nouveaux vaisseaux sous la rétine et peut évoluer très rapidement vers une perte de la vision centrale. Seule la forme humide se traite.
La DMLA est la première cause de handicap visuel chez les seniors. Elle touche entre 25% et 30% des plus de 75 ans.

Des traitements très onéreux
Il existe seulement trois traitements curatifs : la photocoagulation au laser thermique des néovaisseaux, possible uniquement au stade précoce de la maladie ; la phytothérapie dynamique avec injection intraveineuse de vertéporfine pour oblitérer les néovaisseaux qui ont déjà atteint le centre de la rétine ; et les anti-VEGF, les tout derniers traitements, efficaces si le diagnostic est posé tôt. L'anti-VEGF est injecté directement dans l'oeil par voie intra-vitréenne à raison d'une moyenne de 7 injections par an.
Seul anti-VEGF autorisé dans le traitement de la DMLA, le Lucentis des laboratoires Novartis : une injection coûte 800€. En permettant aux médecins d'utiliser légalement l'Avastin, un anticancéreux qui a des propriétés similaires au Lucentis, l'ANSM va permettre à la Sécu d'économiser quelque 200 millions d'euros et aux patients d'avoir accès à un traitement nettement plus abordable (environ 50€ l'injection).



Sébastien Porret

Par , le mercredi 29 avril 2015

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