La prévention des maladies cardio-vasculaires chez les femmes

La prévention des maladies cardio-vasculaires chez les femmes

La Journée mondiale du coeur le 29 septembre nous donne l'occasion de souligner que les femmes sont de plus en plus touchées par les maladies cardio-vasculaires. Pour les hommes comme pour les femmes, une mauvaise hygiène de vie est la cause majeure de ces pathologies, mais chez les femmes, la prévention doit encore progresser.

Les maladies cardio-vasculaires chez les femmes
On a longtemps cru que les maladies cardio-vasculaires étaient des pathologies typiquement masculines. Pourtant le coeur est un organe sensible aussi chez les femmes ! Les maladies du coeur font plus de victimes chez les femmes que tous les cancers réunis ! Elles tuent 8 fois plus les femmes que le cancer du sein, et le grand responsable est...le tabac.
Alors que l'infarctus du myocarde a régressé chez les hommes entre 2002 et 2008 (-8,2% pour la tranche d'âge 45/54 ans), il a très nettement progressé chez les femmes (+18%). Autrefois comportement presque uniquement masculin, le tabagisme est en constante augmentation chez les femmes depuis les années 70, entraînant une explosion des maladies associées, maladies respiratoires, cancers mais aussi maladies cardio-vasculaires. Le tabagisme est mis en cause dans la moitié des infarctus chez les femmes de moins de 50 ans. Pour elles, le nombre d'infarctus a triplé durant les 15 dernières années.
Au tabagisme s'ajoutent d'autres comportements aux effets délétères sur la santé du coeur :
• une mauvaise alimentation (cholestérol, diabète, hypertension)
• le stress
• la sédentarité
• le surpoids.
Malheureusement la recherche sur les maladies cardio-vasculaires est orientée à 70% vers la gent masculine.

La prévention au féminin
Egales aux hommes dans les comportements nocifs, mais inégales face à la maladie. Les femmes paient pour leur genre. Les hormones bouleversent la donne. Les oestrogènes de synthèses contenus dans les contraceptifs augmentent le risque thrombotique avec l'âge, et la chute hormonale à la ménopause fragilise l'organisme : artères plus fines, revascularisation difficile, et des risques cardio-vasculaires accrus avec le tabagisme.
La prévention est la clef pour sauver des vies. Les femmes sont pourtant moins informées, moins dépistées et moins bien traitées que les hommes. En moyenne elles sont prises en charge avec une heure de plus que les hommes en cas d'infarctus du myocarde.
A Lille, les médecins ont mis en place un parcours de soins coordonnés aux trois étapes de la vie hormonale des femmes. Ce circuit "coeur-artères-femmes" est en cours d'évaluation et a inspiré la Haute Autorité de Santé qui prévoit de promouvoir l'initiative à l'échelle nationale.



Francesco Romanello

Par , le jeudi 8 octobre 2015

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