Santé : le sport sur ordonnance, déjà une réalité.

Santé : le sport sur ordonnance, déjà une réalité.

Les bienfaits d'une activité physique ne sont plus à démontrer. Et si la pratique d'un sport apparaissait sur l'ordonnance du médecin, à l'instar des prescriptions médicamenteuses ? La mesure est inscrite dans le projet de loi de santé 2016. Les médecins y sont largement favorables.

Le sport sur ordonnance
La plupart des médecins n'ont pas attendu pas que la loi les encourage pour prescrire une activité physique à leurs patients. Selon les résultats d'une récente étude réalisée auprès de 603 généralistes par l'Ifop pour l'assureur SwissLife, 74% des médecins l'ont déjà prescrite au moins une fois. La mise en place d'un cadre réglementaire ou la possibilité de recevoir une formation spécifique les aiderait pourtant à recommander plus largement la pratique d'un sport.

L'Assemblée a voté le 10 avril dernier l'amendement Fourneyron autorisant les médecins à prescrire des activités physiques adaptées aux pathologies. Quid de la prise en charge ? L'amendement laisse malheureusement cette question sans réponse. Les médecins sont majoritairement favorables à une prise en charge par les patients, complétée éventuellement par la Sécu et les mutuelles. La Maif est le premier organisme complémentaire à le faire. Depuis mai dernier, elle offre à tous ses adhérents détenteurs d'une assurance (auto, habitation ou autre) une garantie "sport sur ordonnance" qui leur permet de financer le diagnostic nécessaire à la mise en place d'un programme d'activité physique adaptée (dans la limite de 500€ tous les deux ans). Cette offre est destinée aux adhérents victimes d'un accident entraînant une invalidité supérieure à 20%, ou souffrant d'une affection de longue durée.

L'activité physique comme thérapeutique
Faire du sport de manière régulière à intensité modérée aide à la réduction de nombreux facteurs de risques et pathologies (maladies cardiovasculaires ou métaboliques). Quand la maladie est déclarée, la pratique d'une activité physique est une thérapeutique qui apporte un complément aux traitements médicaux. Des études scientifiques démontrent qu'elle permet de réduire de 40% le risque de récidive chez les patients traités pour un cancer du sein, de la prostate ou du colon. Une activité physique adaptée permet en outre de limiter le traitement médicamenteux tout en améliorant le bien-être des patients. Un constat qui fait consensus chez les cancérologues : l'activité physique est le seul traitement validé de la fatigue dans les cancers.

La France accuse pourtant un retard dans le développement des thérapeutiques non médicamenteuses. Une ville fait figure de pionnière. Strasbourg expérimente depuis 2012 un dispositif local de santé publique, baptisé "sport/santé sur ordonnance", destiné à promouvoir par prescription médicale l'activité physique chez des personnes atteintes de maladies chroniques (obésité, diabète de type 2, hypertension, maladies cardiovasculaires stabilisées). Les patients n'ont rien à payer la première année, les séances de sport sont prises en charge par la ville et les organismes de santé. Biarritz et Blagnac ont depuis décidé de suivre l'exemple de Strasbourg.



Francesco Romanello

Par , le vendredi 11 décembre 2015

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