Déremboursement de médicaments : les mutuelles ne veulent pas compenser.

Dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité Sociale, le gouvernement envisage de procéder à une baisse du taux de remboursement de plus d'une centaine de médicaments. Il pourrait y avoir donc prochainement une nouvelle liste de médicaments dont le taux passerait à 15%, ce qui permettrait à l'Etat d'économiser environ 145 millions d'euros. La Mutualité Française qui fédère la quasi totalité des organismes de mutuelle de santé ne compte pas prendre en charge le reste à payer et ne souhaite pas supporter le coût de cette économie.

Actuellement l'Assurance Maladie applique 4 taux de remboursement : 100% pour les médicaments à vignette blanche barrée qui sont reconnus comme étant irremplaçables ; 65% pour les médicaments à vignette blanche et qui sont les plus courants ; 35% pour les médicaments à vignette bleue dont le service médical rendu n'est pas jugé majeur (médicaments dits de confort) ; 15% pour les médicaments dont l'efficacité est jugée très discutable. Le gouvernement souhaite allonger la liste des médicaments remboursés à 15% (au lieu de 35%) et réaliser ainsi une économie substantielle de 145 millions d'euros. La Mutualité Française par la voix de son président Jean-Pierre Davant conseille à des membres de ne pas prendre à leur charge les 25% de manque à gagner et critique le manque de cohérence du gouvernement.

Dans la majorité des cas, l'attitude des mutuelles de santé est de prendre en charge le complément. De plus en plus sollicitées pour compenser le retrait de l'Assurance Maladie sur de nombreux postes, les mutuelles ne veulent pas cette fois mettre la main à la poche. Lors de la précédente vague de déremboursement, l'Etat avait créé ce seuil transitoire de 15% : mesure que la Mutualité Française juge totalement incohérente. Un médicament devrait être considéré comme efficace et alors remboursé convenablement, ou alors d'une efficacité contestable et dans ce cas les médecins devraient cesser de les prescrire. La Haute Autorité de Santé est l'organisme apte à juger du niveau de service médical rendu d'un médicament et c'est ensuite le ministère de la Santé qui rend sa décisions. Sont concernés par cette mesure 110 médicaments au nombre desquels de nombreux vasodilatateurs (Tanakan, Vitalogink, Ginkogink,...), des antihémorroïdaires (Titanoréïne), des apports en magnésium (Magne B6, Uvimag B6) ou encre ceux qui traitent les brûlures (Biafine, Dexeryl).



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