Retraite : les produits d'épargne individuels.

Impossible d'y échapper. Au coeur des débats de la rentrée sociale et politique, et de plus en plus la préoccupation majeure des Français : la retraite est devenue le sujet dont tout le monde parle et qui impose à chacun de se prendre en charge en jouant l'anticipation. Avec le déséquilibre entre actifs et retraités, et la faillite des comptes sociaux, la pension versée par les régimes obligatoires se réduit comme peau de chagrin et inquiète chacun à juste titre. De nombreux produits d'épargne retraite existent, qui viennent compenser la baisse des revenus à l'heure de la retraite : plan d'épargne retraite individuel, épargne collective au sein de l'entreprise. Le point sur les produits d'épargne individuels qui constituent des compléments indispensables.

Assurance vie:

Conçue initialement pour transmettre un patrimoine à ses héritiers, elle est devenue le produit financier préféré des Français après le Livret A. Sa souplesse d'utilisation et les règles fiscales qui lui sont appliquées font du contrat d'assurance vie un outil d'épargne bien sécurisé pour des rendements moyens (autour de 3,5% en 2009, pouvant être supérieurs avec les contrats multisupports dépendant des marchés financiers). A condition de respecter les 8 ans pour bénéficier au mieux des avantages fiscaux (7,5% et abattement), l'assurance vie est totalement exonérée de droits de succession pour le conjoint vivant. L'Etat, dans sa réforme des niches fiscales, voudrait allonger à 12 ans la sortie d'un contrat, et vient d'intégrer dans la succession le rachat d'un contrat d'assurance vie alimenté par les fonds communs au décès d'un premier conjoint. Les droits de succession pour les bénéficiaires (autre que le conjoint) sont exonérés d'impôt dans la limite de 152 000€, et se montent à 20% au-delà.

Perp (plan épargne retraite populaire) :

Relativement récent puisque créé en 2003, le Perp est exclusivement dédié à la retraite, et s'apparente à un fonds de pension. Alimenté par des cotisations qui sont déduites des revenus imposables (dans la limite de 10% des revenus, ou à 8 fois le plafond de la Sécurité Sociale), il est néanmoins plus avantageux pour les salariés à haut niveau d'imposition (taux marginal 40%). La sortie se fait uniquement au départ en retraite et les fonds sont perçus sous forme de rente viagère uniquement. La réversion au conjoint vivant ou au bénéficiaire désigné dans le contrat est possible. La rente est imposée au titre des pensions. Pep Assurance (plan épargne populaire assurance) : Le Pep ne peut plus être souscrit depuis septembre 2003. Il est toutefois conseillé à ceux qui ont un Pep Assurance de le garder ouvert pour constituer sa future retraite, et conserver tous les avantages de ce produit financier. Ce produit allie les avantages du Pep bancaire et de l'assurance vie avec des rendements plus intéressants (fonds en euros et en unités de compte). La sortie se fait au bout de 8 ans avec une totale exonération d'impôt sur les intérêts et les plus-values générés (prélèvements sociaux de 11%). Le retrait partiel est envisageable à hauteur de 80% de l'épargne disponible mais se révèle très contraignant fiscalement.

PEA (plan épargne en actions) :

S'adresse avant tout aux gros épargnants qui ont les moyens d'investir dans la gestion d'un capital boursier avec les risques que cela comporte. Créé en 1992 pour encourager l'actionnariat, il permet de bénéficier d'avantages fiscaux grâce à la détention d'actions sur le moyen et le long terme. Le PEA est exonéré d'impôt au bout de 5 ans (plus-value assujettie aux prélèvements sociaux), il est obligatoirement individuel, limité à un par personne et à deux par foyer fiscal. Il existe deux formes de PEA, le PEA bancaire ouvert auprès d'une banque avec souscription d'un compte titre assorti d'un compte en espèces, et le PEA assurance souscrit auprès d'une compagnie d'assurance (contrat de capitalisation). Le premier est le plus répandu. L'ouverture d'un compte en espèces joint implique la disponibilité des fonds pour acheter des actions, l'achat à découvert est impossible. Le capital peut être transformé en rente viagère qui est totalement défiscalisée (assujettie aux prélèvements sociaux uniquement).

Investissement immobilier locatif :

Sous la forme d'un bien immobilier complet ou partiel avec la SCPI, l'investissement locatif permet de dégager des revenus mensuels issus de loyers et de se constituer un patrimoine qui engrange bien généralement une plus-value à la revente. Après 15 ans de détention, le bien acquis est totalement défiscalisé à la revente. L'important est de réaliser le bon achat, c'est-à-dire le bien qui se louera sans problème de vacance (vérification de la demande locative dans la zone). Il faut également intégrer des charges inhérentes à tout achat immobilier : frais de réparation, assurances, gestion, mises aux normes qui viennent diminuer le rendement. L'achat en SCPI (société civile de placement immobilier) permet d'acquérir une partie d'un bien locatif sans un grand investissement au départ grâce à l'acquisition de parts. Les rendements locatifs sont plutôt intéressants (autour de 6% en 2009), la gestion est confiée à des professionnels. Les revenus sont imposés aux frais réels (loyers - frais de gérance - intérêts et frais d'emprunt). Là aussi un délai de 8 ans est conseillé pour rentabiliser son investissement.



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