Premier baromètre sur la perte d'autonomie et les comportements des Français

Hervé Labatut,

La Fondation Médéric Alzheimer publie les résultats d'une enquête nationale sur le risque de dépendance*. Ce premier baromètre "Risques de perte d'autonomie et comportements des Français" permettra à terme de suivre l'évolution des attentes et des comportements des Français face au risque d'être un jour dépendant, et des actions patrimoniales engagées pour l'affronter.

Premier enseignement : les Français minimisent le risque de dépendance. 63% déclarent ne pas être préoccupés par leur état après 80 ans. 42% ne veulent même pas entendre parler du risque d'être un jour dépendant, quand 27%, très confiants, pensent qu'ils ne le seront jamais. Cette forme de déni trouve ses fondements dans la période concernée, à savoir la dernière partie de sa vie, difficile à appréhender de manière cartésienne. Comment s'assurer aujourd'hui pour un risque dont la survenue éventuelle se fera dans plusieurs décennies ?

Seulement 13% déclarent avoir souscrit une assurance dépendance. Outre le coût financier, le décalage temporel entre la souscription et la survenance du risque (20 à 30 ans) est un frein à l'assurance dépendance. Les personnes interrogées ont toutefois intégré le fait que les pouvoirs publics ne sont pas à la hauteur de l'enjeu sociétal, toutv en estimant que la dépendance devrait être financée en priorité par l'Etat, et préfèrent compter sur leur épargne (66%) ou sur leurs revenus (73%) pour financer la perte d'autonomie.

*Réf : enquête Pated 2 (Préférence et patrimoine face au temps et au risque dépendance), en collaboration avec TNS-Sofres et l'Ecole d'Economie de Paris