Le nombre de médecins généralistes a régressé de 10% en en 10 ans. La chute devrait s'accentuer avec le départ à la retraite imminent de 27% des praticiens ayant plus de 60 ans. Le Conseil national de l'Ordre des médecins s'inquiète de cette situation qui remet en cause l'accès aux soins pour tous.
Depuis 2007, le nombre de médecins généralistes est passé de 97 012 à 88 886, une perte de 8,4%. Les médecins sont les premiers professionnels touchés par les départs massifs à la retraite : 27% d'entre eux ont plus de 60 ans. Si rien n'est entrepris, d'ici 2025 la France aura perdu un quart de ses médecins généralistes. Selon les régions, la moyenne varie entre 107 et 152 généralistes pur 100 000 habitants.
Quelques zones sont épargnées par le phénomène. Tous les départements de la façade atlantique, ainsi que le Calvados, la région Rhône-Alpes et les territoires frontaliers du nord et de l'est, voient leurs effectifs grossir. Mais pour les autres, soit 80% du territoire, leur nombre régresse, quand la désertification médicale n'est pas déjà une réalité. En Île-de-France, les généralistes ont perdu 18,7% de leurs confrères depuis 2007, la plus forte diminution enregistrée (-25% pour la seule ville de Paris). Le Centre et la Bourgogne restent les zones les plus en souffrance, alliant faible densité et manque d'attractivité.
L'accès aux soins pour tous est au coeur de cette problématique. L'Ordre des médecins préconise une approche par bassins de vie, ce qui permettrait d'identifier les zones en danger, y compris dans les régions bien pourvues. On observe en effet que la désertification n'est pas exclusivement rurale. Dans les zones à forte attractivité économique, la population augmente plus vite que le nombre de médecins de famille (médecins référents). Une situation qui a pour conséquence d'engorger les services d'urgence.