Assurance de prêt : emprunter après une maladie grave, est-ce possible ?

Francesco Romanello,

Un parcours du combattant qui devient presque mission impossible pour les personnes ayant souffert d'une lourde pathologie comme un cancer. Même si l'on est guéri, la signature au bas du contrat reste un mirage pour beaucoup, car les assurances de prêt classiques ne répondent pas à la problématique de la couverture du risque. La convention AERAS vient en aide à ces profils à risque et leur permet de réaliser leur projet immobilier dans les meilleures conditions.

Difficile d'emprunter quand on est malade

En France, 3 millions de personnes sont malades ou guéries du cancer. Parmi ces personnes, certaines souhaiteraient acquérir leur logement, mais les difficultés pour accéder au crédit immobilier sont décuplées compte tenu du risque aggravé de santé. Malgré les progrès de la médecine, qui sont impressionnants dans le domaine du traitement des cancers, la gestion des demandes de financement par les établissements de crédit demeure complexe. La situation a pourtant évolué en faveur de ces profils à risque depuis la mise en place de la convention AERAS en 2007.

La convention AERAS
Cette convention (s'assurer et emprunter avec un risque aggravé de santé), signée entre les pouvoirs publics, les professionnels, les associations de consommateurs et de personnes malades ou handicapées, s'adresse aux personnes dont l'état de santé ne permet pas d'obtenir une couverture d'assurance emprunteur aux conditions standards. Elle a pour but de faciliter l'accès au crédit en prévoyant trois niveaux d'examen de la demande et un écrêtement des surprimes éventuelles sous conditions de ressources (grâce au principe de mutualisation).
Selon la FFSA et le Gema, les demandes d'assurance de prêt présentant un risque aggravé de santé ont régulièrement augmenté depuis 2007, passant de 10% à 14% en 2013. Sur les quelque 443 000 demandes (toutes pathologies confondues), 97% ont reçu une proposition d'assurance couvrant au moins le risque décès, dont 70% sans surprime. Une proportion qui tend à augmenter depuis l'entrée en application de la convention (contre 49% en 2007 et 61% en 2012), signe d'une prise en compte de la notion de guérison par les assureurs, même si des progrès sont attendus.