Une récente étude Ipsos pour les Services Funéraires de la ville de Paris révèle que les Français sont de plus en plus nombreux à vouloir prévoir leurs obsèques. La fin de vie est un sujet angoissant pour la plupart d'entre nous, financer et organiser ses funérailles permet de maîtriser au moins cette ultime échéance.
Selon cette enquête, 72% des Français souhaiteraient organiser leurs obsèques à l'avance, dont 33% en anticipant leur financement et 8% seulement en planifiant l'organisation. Les plus de 60 ans sont les premiers à souhaiter vouloir financer à l'avance leurs obsèques : 57% en 2013 contre 48% en 2008. Cette évolution serait un changement sociétal important selon François Michaud Nerard, directeur général des Services Funéraires de Paris, en opposition notable avec le devoir fondamental d'un enfant, présent dans toutes les cultures, de donner sépulture à ses parents.
Eviter la dépense à ses proches
Les motivations sont tout d'abord économiques. Financer ses obsèques évite de faire peser ce coût à ses proches (en moyenne entre 3 800€ et 4 500€), démarche renforcée par ces temps de crise. L'allongement de la durée de vie augmente également la probabilité d'être à la charge de ses enfants, les seniors souhaitent ainsi épargner à leurs proches des soucis financiers supplémentaires.
Vouloir préparer ses obsèques à l'avance c'est aussi une manière de contrôler sa vie jusqu'au bout, et d'être certain du respect de ses dernières volontés. Preuve en est la souscription à un contrat d'assurance obsèques en constante augmentation depuis quelques années. Les contrats obsèques étaient en hausse de 8% entre 2011 et 2012, soit près de 3,4 millions de contrats souscrits. 471 000 nouveaux contrats ont été signés en 2012, soit 12% de plus que l'année précédente. La communication autour du produit est fortement prescripteur, notamment par le biais des campagnes de publicité télévisée mettant en scène des seniors apaisés d'avoir pu prévoir leurs funérailles.
Quelques chiffres
Les contrats obsèques prennent deux formes : le contrat en capital non adossé à une prestation funéraire qui permet de verser le capital constitué au bénéficiaire désigné ; et le contrat en prestations où le financement et l'organisation sont assurés. Les premiers sont les plus souscrits et représentent aujourd'hui 72% de l'ensemble du marché, les seconds progressent chaque année entre 5% et 10%. Rappelons que le contrat en capital ne garantit pas l'affectation du capital au financement des obsèques, le bénéficiaire est libre de disposer des fonds. Certains contrats subordonnent toutefois le versement du capital à la présentation d'une facture funéraire.