Ce que vous pouvez faire et ne pas faire en matière d'obsèques

Léa Labesse,

On a probablement tous réfléchi un jour à sa propre disparition. Les plus prévoyants ont souscrit une assurance obsèques pour financer leurs funérailles, voire anticiper leur organisation dans les moindres détails. Le respect des dernières volontés est possible, à l'aune de la réglementation. Attention aux idées reçues !

Ce qui est autorisé...sous conditions
1. être enterré dans votre jardin ! Sur autorisation du préfet après avis d'un expert mandaté par la préfecture (étude hydrogéologique), vous pouvez reposer au milieu des fleurs de votre jardin si celui-ci est situé à 35 mètres au moins des habitations voisines. Vos proches bénéficient d'un accès perpétuel, ce qui peut être délicat en cas de revente du terrain.
2. fabriquer vous-même votre cercueil : sous réserve de respecter les normes, à savoir 22mm d'épaisseur de bois.
3. être enterré avec vos objets fétiches : bijoux, photos, vêtements, journal intime, bouteille d'alcool (!), diplômes, médailles..., ils peuvent vous suivre dans l'au-delà mais ne pourront pas être récupérés. Pas d'objets fonctionnant avec une pile car nocifs pour l'environnement.
4. écrire ce que vous voulez sur la pierre tombale : tout est possible sauf si le contenu est de nature à troubler l'ordre public.

Ce qui est interdit
1. être enterré où vous voulez : le Père-Lachaise ou le cimetière marin de Bonifacio vous plaisent ? Dommage, car votre dernière demeure ne peut être située que dans la ville où vous résidez, dans celle où vous disposez d'une résidence secondaire, ou dans celle où il existe une sépulture familiale.
2. disperser les cendres n'importe où : vous pouvez le faire en pleine nature, en pleine mer, ou dans le jardin du souvenir du cimetière, mais pas dans votre jardin ni dans un espace public. Vous pouvez inhumer l'urne dans une sépulture, la sceller dans un monument funéraire ou la déposer au columbarium du cimetière.
3. garder une urne funéraire chez vous : la conservation d'une urne au domicile est interdite depuis décembre 2008. La loi n'est pas rétroactive.
4. la crémation sans cercueil : en France, le cercueil est toujours obligatoire, même en cas de crémation.
5. être enterré avec votre chien : la jurisprudence "Felix" interdit l'inhumation d'un animal de compagnie dans le tombeau familial depuis 1959. Une urne contenant les cendres de l'animal peut en revanche être placée dans le cercueil.