Assurance emprunteur : trois idées reçues sur l'assurance de prêt.

Victoria Laroche,

Garantie indispensable à la souscription d'un crédit immobilier, l'assurance de prêt est bien connue du grand public, mais reste entachée d'idées préconçues. Le point sur les préjugés largement répandus sur l'assurance emprunteur.

1. L'assurance de prêt est obligatoire
Faux. Les banques aiment faire croire que l'assurance de prêt relève d'une obligation légale, argument pour placer leur propre assurance. Aucune loi ne l'impose, mais elle reste néanmoins une condition sine qua non à l'obtention d'un crédit immobilier. Aucune banque ne prêtera sans garantir la bonne fin du prêt. L'assurance emprunteur a pour objet de rembourser la banque en cas de défaillance de votre part (décès-invalidité), et de vous protéger ainsi que vos ayant-droits sans qu'il y ait besoin de saisir le bien.

2. Je suis obligé de souscrire l'assurance de la banque
Faux. Vous avez le droit de choisir l'assurance de votre choix. Cette faculté a été élargie depuis la loi Lagarde de septembre 2010 qui facilite la délégation d'assurance. Le marché de l'assurance de prêt est devenu plus concurrentiel avec l'émergence d'offres alternatives individuelles, adaptées au profil de chaque emprunteur. Ce dispositif s'est même renforcé très récemment grâce à la loi Hamon qui autorise tout nouvel emprunteur à changer l'assurance groupe de la banque dans les 12 mois suivant la signature de l'offre de prêt.

Les banques encaissent des marges conséquentes sur l'assurance de prêt (50%). Les contrats individuels sont généralement moins chers, surtout pour les jeunes actifs non fumeurs. Ils ont aussi l'avantage de calculer les mensualités sur le capital restant dû et non sur le capital initial : les mensualités diminuent au fil du remboursement du capital, à l'inverse d'un contrat groupe à mensualités constantes.

3. Je ne peux m'assurer si j'ai des problèmes de santé

Faux. La convention AERAS (s'Assurer et Emprunter avec un Risque Aggravé de Santé) a été mise en place pour permettre aux personnes ayant ou ayant souffert d'un risque aggravé de santé de s'assurer lors de la souscription d'un crédit. La convention prend le relais quand l'état de santé ne permet pas d'être couvert aux conditions standards.

Bon à savoir : le droit à l'oubli pour les anciens malades du cancer est désormais acté : depuis mars 2015, les personnes guéries du cancer n'ont plus à mentionné leur ancienne maladie dans leurs démarches pour contracter un crédit immobilier.