Assurance vie : conforte sa place de placement favori des Français

Francesco Romanello,

A fin août, l'assurance vie confirmait sa place de placement favori des Français avec une progression de +7% en variation annuelle. Une performance qui baisse très légèrement par rapport au mois de juillet qui enregistrait pour sa part une hausse de +8% de la collecte toujours sur un an. Selon une enquête diligentée par le réassureur Swiss Re, la France détient en Europe la palme du plus grand nombre de porteurs de contrats d'assurance vie, soit 12 millions de personnes pour un encours total de 1 312 milliards d'euros.

Selon les chiffres publiés par la FFSA (fédération française des sociétés d''assurance), un peu de plus de 100 milliards d'euros ont été placés sur des contrats d'assurance vie depuis janvier 2010. La collecte nette, à savoir les versements moins les rachats qui ont augmenté de +4%, s'établit à 42,2 milliard d'euros. Les contrats en euros qui concentrent la majeure partie de la confiance des épargnants gagnent +6% et représentent 87% de la collecte, tandis que les contrats en unités de compte ou contrats multisupports progressent très sensiblement de +17% pour une collecte à hauteur de 13% de la collecte totale. La collecte nette avait connu une très forte augmentation au cours du premier trimestre avec un bond de +35% pour se rétracter ensuite en avril et en mai, avant de reprendre un mouvement haussier durant les mois d'été.

En parallèle, le Livret A enregistre aussi d'excellentes performances au mois d'août grâce au relèvement de son taux de rendement de 1,25% à 1,75%. La collecte nette (dépôts moins retraits) atteint son plus haut niveau depuis 17 mois avec 2,34 milliards d'euros, pour un encours total de 191 milliards d'euros. Mis à mal par une chute notable de son taux de rendement (de 4% à 1,25% en 2 ans), le Livret A a subi une stagnation depuis un an, fragilisé par des placements financiers plus rémunérateurs comme l'assurance vie.

Le coup de rabot donné aux niches fiscales risque très prochainement d'écorner le statut de l'assurance vie. Les contrats multisupports seront en effet soumis aux prélèvements sociaux sur les gains générés par la partie investie en euros de manière annuelle à l'égal des contrats en euros et non plus au dénouement du contrat. Un ajustement qui pourrait constituer une simple anticipation de recettes futures (près de 2 milliards d'euros tout de même), mais qui induit un problème mathématique quand les sommes placées en euros et réinvesties sur la partie en unités de compte produisent un solde négatif. Les contrats multisupports jusque là moins taxés que les contrats en euros perdraient un peu plus de leur attrait avec cette égalisation de la fiscalité.