La réforme fiscale est au coeur du projet de loi de finances  2014. Elle devrait concerner notamment l'épargne financière, à commencer  par l'assurance vie, nullement sollicitée jusqu'à présent par le  gouvernement Ayrault. L'objectif serait de mieux orienter l'épargne tout  en incitant la détention longue. L'avantage fiscal indexé sur la durée  de détention serait modifié pour éviter les versements juste avant le  dénouement des contrats.
Sans attendre le rapport Berger-Lefebvre  qui doit être finalisé d'ici quelques jours, on peut d'ores et déjà  anticiper une future réforme de la fiscalité de l'assurance vie. La  député PS Karine Berger, chargée par Matignon de soumettre un rapport  sur l'épargne avec son collègue Dominique Lefebvre, avait pourtant tenu à  préciser en décembre dernier que les conditions fiscales régissant  l'assurance vie ne seront pas bouleversées. Seul dispositif ayant  échappé pour l'heure aux réformes fiscales, l'assurance vie a toujours  été un sujet sensible pour les différents gouvernements, chacun ayant à  coeur de ne pas refroidir la communauté des épargnants qui détiennent un  encours de près de 1 400 milliards d'euros.
Le rapport  Berger-Lefebvre devrait se révéler proche des préconisations du rapport  Gallois sorti en novembre dernier. La durée de détention pourrait être  allongée et portée à 10 voire 12 ans pour optimiser l'avantage fiscal  (7,5% avant prélèvements sociaux). Autre élément important, l'historique  des versements pourrait influer sur le régime fiscal. Les épargnants  effectuant des versements réguliers seraient favorisés plutôt que ceux  abondant leur contrat juste avant le dénouement. Enfin, les unités de  compte devraient être avantagées par rapport aux fonds en euros. 
Très  attendus, les travaux sur l'épargne financière détermineront les  décisions du gouvernement. Cette fois-ci l'assurance vie n'échappera pas  à l'alignement de la fiscalité des revenus du capital sur ceux du  travail. L'intérêt de la prochaine réforme est également d'offrir une  plus grande lisibilité aux épargnants et un meilleur financement aux  entreprises.