Assurance vie : la baisse du taux du Livret A lui profite.

Francesco Romanello,

>L'assurance vie devrait elle aussi rapidement profiter de ce rendement minimal bientôt offert par le livret préféré des Français.

>De 1,75%, le taux du Livret A passera à 1,25% à compter du 1er août. Une baisse prochaine qui affecte déjà sa collecte : elle reste faible en juin, à l'instar de celle de mai, avec 270 millions d'euros contre 3 milliards collectés en mai. Même effet délétère pour le LDD (livret développement durable) qui a drainé 220 millions d'euros en juin contre 1,56 Md€ en avril. Si mai et juin sont d'ordinaire des mois peu propices à l'épargne du fait de l'approche des vacances qui génèrent des dépenses supplémentaires, la perspective d'une baisse du rendement du Livret A a influé sur le comportement des épargnants.

>Grand gagnante en puissance de la méforme du Livret A, l'assurance vie. Depuis le début de l'année, l'évolution mensuelle de la collecte est positive : après un formidable rebond en janvier avec +3,8 milliards d'euros, la collecte fait le yo-yo entre 2,3 Md€ (février) et 1 Md€ (mars) pour retomber à 200 millions en mai. La collecte nette cumulée ressort à 8,1 Md€ fin mai, alors qu'elle était négative un an auparavant. Le cabinet Xerfi prévoit d'ores et déjà une collecte nette en hausse de 10% en 2013 pour le produit d'épargne et une progression de 4% pour 2014.

>La fiscalité de l'assurance vie ne changera pas

>Une anticipation des résultats renforcée par l'éclaircissement apporté en mai dernier quant au régime fiscal de l'assurance vie. Le rapport Berger-Lefebvre sur l'épargne longue a été suivi de décisions gouvernementales qui, contrairement aux craintes, n'entameront pas le régime forfaitaire avantageux de l'assurance vie. Un nouveau contrat sera créé, Euro-Croissance, qui combinera fonds à capital garanti et unités de compte. Les détenteurs de contrats en euros pourront y avoir accès par transfert d'épargne sans perdre l'antériorité fiscale. Seuls les gros contrats (plus de 500 000€) auront obligation de transférer une partie de leur épargne sur ce type d'investissement pour conserver l'avantage fiscal à l'issue des 8 années de détention. Les assureurs auront ainsi plus de latitude pour dynamiser leurs actifs sur les placements en actions.