Malgré une décollecte sans répit depuis plusieurs mois, un récent baromètre TNS Sofres pour La Banque Postale et le journal Les Echos réaffirme la position majeure de l'assurance vie dans l'épargne des ménages. Loin devant les produits spécifiques dédiés à la retraite et les placements en actions qui n'ont plus la cote.
Selon le sondage TNS Sofres sur les comportements d'épargne des Français, 56% des sondés qui épargnent pour leur retraite choisissent l'assurance vie plutôt que les plans d'épargne dédiés (Perp, PEE et Perco). En queue de peloton, les produits boursiers qui recueillent seulement 15% des suffrages parmi les Français qui mettent de l'argent de côté pour leur retraite. Parmi les actifs qui n'épargnent pas, l'immobilier prend la tête (48%) devant l'assurance vie (40%) et les Perp (30%) pour améliorer leurs revenus une fois retirés de la vie active.
En dépit d'un constat amer quant à la difficulté d'épargner, les Français interrogés reconnaissent la nécessité de le faire. Même si le Livret A est très largement le produit d'épargne préféré des Français (en nombre de livrets détenus, 84% des Français le possèdent), l'assurance vie confirme son statut de placement privilégié pour préparer la retraite. Le taux de détention, s'il a reculé d'un point en 2011 (16%) par rapport à 2010 (17%), a nettement progressé depuis 2009 (11%), et cela malgré des rendements en perte de vitesse et quelques incertitudes quant au maintien de sa fiscalité.
Si l'on interroge les Français sur leurs intentions d'effectuer des retraits sur leurs produits d'épargne au cours du prochain trimestre, ils préfèreraient puiser dans les produits liquides comme les livrets réglementés (Livret A, LDD) ou les plans d'épargne plutôt que dans leur contrat d'assurance vie. Rappelons que tout retrait sur le Livret A est totalement exonéré, tandis qu'un retrait sur un contrat d'assurance vie est soumis à taxation (variable en fonction du nombre d'années de détention, et après abattement éventuel). On ne touche pas à l'assurance vie pour des raisons ambivalentes de fiscalité et de vision sur le long terme.
Pour les détenteurs d'un contrat d'assurance vie, les intentions d'investissement se portent sans surprise vers les fonds en euros (91% des sondés) contre une très faible proportion pour les unités de compte (8%). La part actuelle des UC dans les cotisations est de 13% à fin janvier 2012. Le Français est attaché à la garantie de son capital que lui offrent les contrats en euros, plutôt que jouer ses économies sur le marché boursier. Preuve en est les 2,3 millions d'actionnaires individuels qui ont fui la Bourse de Paris depuis fin 2008.