Avec un taux moyen servi de 2,8% en 2013, la rémunération des supports en euros des contrats assurance vie continue de se dégrader. Ce recul du taux de rendement reste pourtant inférieur aux prévisions pessimistes des spécialistes du marché. En dépit de cette lente érosion, l'assurance vie demeure le produit de placement préféré des épargnants français.
L'Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR) livre les chiffres définitifs des rendements en assurance vie pour l'année 2013. Les supports en euros affichent un taux de rémunération de 2,8% soit -0,1% par rapport à 2012. Un repli inférieur aux estimations lancées il y a quelques mois (-0,30% voire -0,40%), mais cette année encore se voit confirmé le grignotage graduel opéré depuis le milieu des années 2000. En 2007, les fonds en euros étaient rémunérés à 4,1%, pour descendre à 3% en 2011 et 2,9% en 2012. La baisse du taux de rendement concerne les deux tiers de l'encours sur les contrats individuels, tandis que 19,3% de l'encours global enregistre une hausse de rendement.
Les données mettent en lumière les différences de rendement entre les contrats. Ceux commercialisés par les banques (soit 61% de l'encours des contrats individuels) sont moins rémunérateurs que ceux diffusés par les assureurs (37,4% du marché) : un taux moyen de 2,70% contre 2,98% respectivement. Les mutuelles qui représentent seulement 1,6% du marché de l'assurance vie sont derrière avec un rendement médian de 2,64%. Dernière précision : ce sont les contrats à primes périodiques qui rémunèrent le mieux (3,02%), devant les contrats à versements libres (2,78%).
Depuis janvier 2014, l'assurance vie enregistre des collectes nettes positives. Après avoir fait le yo-yo en 2013 (le plus mauvais mois étant décembre avec -1,6 milliard d'euros), la collecte nette s'établit à 8,2 milliards d'euros pour les 4 premiers mois de 2014 dont 2,1 milliards d'euros pour le seul mois d'avril. Des résultats encourageants malgré le rendement en baisse. L'assurance vie séduit toujours les épargnants, d'autant que le gouvernement a confirmé ne pas vouloir s'attaquer à la fiscalité du produit. Une prochaine décision politique pourrait par ailleurs bénéficier à l'assurance vie : le gouvernement envisage en effet de renoncer au doublement du plafond du Livret A, pourtant promesse de campagne de François Hollande. Rehaussé une première fois en octobre 2012, puis en janvier 2013, le plafond du Livret A atteint aujourd'hui 22 950€. Il semblerait que le seuil de 30 600€ reste une chimère, car les besoins de financement des HLM sont déjà largement couverts par le Livret A. La priorité du gouvernement est désormais une meilleure l'orientation de l'épargne vers les entreprises françaises.