Les gouvernements changent et les problèmes restent. La nouvelle ministre de la Santé Marisol Touraine a décidé de s'attaquer à l'éternel dilemme des dépassements d'honoraires. Véritables freins à l'accès aux soins, les tarifs abusifs pratiqués par certains médecins n'en finissent pas d'agacer les pouvoirs publics, pris entre les syndicats de praticiens et les organismes mutualistes incapables de trouver un terrain d'entente. Cela fait cinq ans que le bras de fer est engagé entre les différents partenaires concernant l'encadrement des dépassements d'honoraires.
La ministre entend mettre un terme aux dépassements d'honoraires abusifs en sollicitant la reprise des négociations courant juillet. Assurance Maladie, syndicats de médecins et mutuelles doivent trouver un accord sur la prise en charge des dépassements d'honoraires inconsidérés. Si d'aventure les discussions n'aboutissent à aucun consensus, la ministre a d'ores et déjà prévenu qu'elle passerait en force un plafonnement autoritaire à l'occasion de la loi de financement de la Sécurité Sociale en fin d'année.
Rappelons que le gouvernement précédent avait imposé la création d'un secteur optionnel autorisant à certains spécialistes (anesthésistes, chirurgiens, obstétriciens) à pratiquer des dépassements d'honoraires sur 70% de leurs consultations dans la limite de 50% du tarif conventionnent. Obligation étant donnée aux mutuelles de prendre en charge ces dépassements encadrés. Accusée de ne pas lutter contre la dérive des honoraires libres, la mesure avait rapidement soulevé un tollé de la part des organismes mutualistes, déjà lourdement taxés. Les dépassements d'honoraires coûtent quelque 2,5 milliards d'euros aux assurances santé et aux assurés.