L'hospitalisation à domicile
Parmi les mesures du gouvernement visant à réduire le déficit de l'Assurance Maladie, figure l'hospitalisation à domicile. Ce dispositif permet à un patient de bénéficier de soins de niveau hospitalier à son propre domicile. Encore peu développée en France, cette solution est non seulement source d'économies importantes pour le régime général, mais aussi très appréciée par les patients. En plus, elle est remboursée par les mutuelles au même titre que l'hospitalisation classique.
Une des pistes pour économiser 10 milliards d'euros en trois ans est d'augmenter la chirurgie ambulatoire (le patient entre le matin et ressort le jour même). La ministre de la Santé Marisol Touraine souhaite que soit développée cette pratique (qui pourrait atteindre 100% pour certaines opérations comme celle de la cataracte), de même que l'hospitalisation à domicile (HAD), corollaire de la chirurgie ambulatoire et du suivi post-opératoire.
L'HAD moins chère que l'hospitalisation classique
L'HAD est très peu pratiquée.Elle ne représente que 1% des dépenses hospitalières, soit environ 770 millions d'euros. Elle est très indiquée pour la prise en charge des patients complexes, souffrant de plusieurs pathologies, et âgés (cancérologie, pansements, soins palliatifs). Parmi les activités de l'HAD on compte aussi les soins de périnatalité.
Or deux facteurs poussent à son développement. Les économies tout d'abord. Une journée en HAD coûte entre 2 et 3 fois moins cher qu'une journée en établissement de soins. Malheureusement l'HAD n'est pas dimensionnée pour répondre aux besoins à l'échelle nationale. La répartition de l'offre est très inégale sur le territoire avec une implantation majoritairement urbaine et francilienne. L'HAD nécessite une nouvelle organisation entre les différents intervenants (hôpitaux, services d'urgence, soins de ville) pour permettre aux patients d'avoir un retour à domicile en toute sécurité.
Les Français favorables à l'HAD
Second élément qui plaide en faveur de l'HAD, les Français y sont plutôt favorables, comme l'a constaté un récent sondage réalisé par l'institut Ipsos pour la FHF (Fédération Hospitalière de France). Plusieurs études ont montré que l'HAD est plébiscitée par les usagers qui ont pu l'expérimenter dans de bonnes conditions et également par l'entourage proche.
Réduire les coûts pour tous
Le développement de l'HAD permettrait au régime général de réduire les coûts. Remboursée dans les mêmes conditions que l'hospitalisation classique (80% ou 100% pour les affections de longue durée), l'HAD diminue également la prise en charge assumée par les mutuelles santé : ticket modérateur réduit, pas de forfait hospitalier ni de frais de chambre particulière.