Chaque année les contrats de santé complémentaires augmentent. Coûts structurels ou liés à la conjoncture, chaque millésime fait grimper les cotisations des assurés, 2014 n'y échappera pas. Les salariés bénéficiant d'un contrat collectif au sein de leur entreprise seront les plus mal lotis avec la fin d'une niche fiscale sur la part payée par l'employeur.
La hausse annuelle des cotisations des contrats de santé est liée à plusieurs facteurs : l'âge qui impose une augmentation systématique entre 1% et 2%, l'augmentation des coûts des soins (environ 3%), facteur exogène dû notamment aux progrès médicaux et à une consommation médicale croissante, les taxes qui pèsent sur les organismes d'assurance (taxe spéciale sur les conventions d'assurance). Les mutuelles répercutent partiellement ou intégralement ces hausses sur le montant des cotisations. Pour l'année 2014, l'augmentation est estimée entre 2,5% et 3%, marquant ainsi un temps d'arrêt après les hausses sensibles des 4 dernières années.
Cela vaut pour les contrats individuels. Les contrats collectifs seront impactés par un facteur additionnel, la suppression de l'avantage fiscal sur la quote-part payée par l'entreprise. A compter du 1er janvier 2014, les salariés bénéficiant d'une couverture complémentaire collective ne pourront plus déduire de leur revenu la part de la cotisation que paie l'employeur, leur propre participation restant exonérée de charges. Cette majoration d'impôt sur le revenu doit rapporter 1 milliard d'euros à l'Etat. Elle est d'autant plus sournoise que les salariés se rendent rarement compte de l'avantage dont ils profitent, car il est difficile à décrypter sur leur feuille de paie. Le gouvernement anticipe ainsi l'alourdissement des charges consécutif à la loi sur la généralisation de la complémentaire santé à tous les salariés du privé. La part de la cotisation payée par l'employeur varie entre 300€ et 1 200€, les grandes entreprises étant en majorité les plus généreuses avec leurs employés. La suppression de l'avantage fiscal pourrait augmenter le coût du contrat collectif jusqu'à 20% pour les salariés.