Les objets connectés sont à la mode
Reliés sans fil à l'internet et permettant de récupérer, stocker, transférer et traiter des données sans discontinuité entre les mondes physique et virtuel, ces objets vont rapidement envahir le quotidien de chacun. Ils font écho à cette obsession contemporaine de tout mesurer. Aujourd'hui les applications connectées concernent principalement la domotique et plus récemment le domaine de la santé et du bien-être via 4 produits phare : les balances, les traqueurs d'activité, les tensiomètres et les montres.
Le marché du "quantified self" (quantification de soi) présente un énorme potentiel car il fait écho au mode de vie de chacun. La CNIL (commission nationale de l'informatique et des libertés) et de son côté l'Union Européenne ont déjà engagé une réflexion sur le cadre juridique qu'il convient de donner à la gestion des données récoltées. Pour l'heure, le contexte juridique encadrant la collecte, le stockage et le traitement des données personnelles est encore instable. Aux Etats-Unis, Apple s'est déjà engouffré dans la faille.
La gestion des contrats d'assurance
Produit tout à fait nouveau, la montre connectée fait l'objet d'une très forte médiatisation grâce à la notoriété de grandes marques comme Samsung, Google ou Sony. Selon l'agence américaine Bloomberg, Apple, qui s'apprête à lancer sa montre connectée iWatch, a pris contact avec deux grandes compagnies d'assurance privées, UnitedHealth, le plus gros assureur santé américain, et Humana, concernant les développements que pourrait permettre son produit sur la gestion des contrats d'assurance.
Grâce aux données médicales récoltées, on peut imaginer que les assurés au comportement vertueux pourraient être récompensés...et les autres pénalisés avec des tarifs plus élevés. Si l'objectif affiché est de renseigner les usagers sur leur propre santé et de permettre aux professionnels de la santé d'effectuer un suivi à distance, il est légitime de s'inquiéter de l'utilisation mercantile des données personnelles.
Traqueur d'activité
Payer son assurance santé en fonction de ses habitudes de vie, une fiction qui peut devenir réalité aux Etats-Unis, pays où la santé est assumée de manière individuelle. En France, le scénario se précise déjà, même si les questions de sécurité doivent encore être résolues. Les assureurs pourraient par exemple être tentés de réévaluer leurs polices pour les personnes dotés d'un traqueur d'activité.
Si l'utilisation des objets connectés est d'abord ludique, la frontière avec des applications relevant du secteur médical peut se révéler ténue. L'assureur Axa est le premier en France à s'intéresser au "big data" : les 1 000 premiers adhérents à sa complémentaire santé Modulango ont été récompensés d'un bracelet connecté de la marque hexagonale Withings, chacun étant invité à participer à des défis physiques (nombre de pas quotidiens) pour gagner un chèque-cadeau et une remise.
Encourager les comportements vertueux ?
Sans doute. Big data, big brother, l'avenir paraît inquiétant ! Accepterons-nous d'être "fliqué" pour payer moins cher ? Le partage des données du corps est concerné et la m-santé (ou santé mobile) n'en est qu'à ses débuts.