Retraites : inciter les jeunes à épargner très tôt.

La réforme des retraites mobilise tous les cerveaux de l'Etat, mais aussi le secteur privé, notamment l'Association française de gestion financière (AFG) qui réfléchit sérieusement à d'autres formules complémentaires pour soutenir le régime par répartition. Si l'allongement de la durée d'activité semble inévitable, cotiser le plus tôt possible est là aussi une évidence. L'Association oriente sa réflexion sur la mise en place de sur-complémentaires qui viendraient étayer le cadre déjà en place, à savoir les régimes de base obligatoires, les régimes complémentaires obligatoires et les formules d'épargne collective par le biais de l'entreprise et individuelle.

Le PERCO et le PERP sont deux mécanismes d'épargne retraite par capitalisation créés en 2003 avec la réforme des retraites. Le premier plan est un produit d'épargne retraite collectif souscrit dans le cadre de l'épargne salariale et qui présente deux types de sortie, sous forme de rente viagère ou en capital. Le second plan (plan épargne retraite populaire) s'adresse à tous et s'articule autour d'une rente viagère liquidée au moment du départ en retraite. Le PERCO a connu un fort accroissement en 2009, sans doute une réaction des épargnants à la crise et aux perspectives d'avenir peu encourageantes : les encours ont progressé de +63% sur l'année, et le nombre d'entreprises qui l'ont mis en place a augmenté de +41%.

L'AFG préconise que les cotisations pour la retraite collective interviennent le plus tôt possible, quasiment dès l'entrée dans la vie professionnelle des jeunes. Ses calculs sur un plan d'épargne collective (PERCO) aboutissent aux chiffres suivants : en cotisant 30€ par mois dès l'âge de 25 ans avec un abondement de même niveau par l'employeur, un salarié peut espérer obtenir un capital de 55 000€ à 60 ans ou une rente viagère de 180€ par mois. En cotisant plus tard, et généralement la démarche ne devient active qu'à 10 ans avant le départ en retraite, il faudrait épargner au moins 5 fois plus pour se voir attribué une rente semblable. La proposition de l'AGF s'appuie sur une constatation récurrente auprès de jeunes salariés : la retraite est encore loin pour eux et cotiser leur semble être une perte d'argent au regard de leurs besoins immédiats. En épargnant des sommes minimes mais sur de longues périodes, le risque boursier est fortement réduit et l'épargne constituée en fin de course importante.

L'AFG préconise un coup de pouce de l'Etat pour donner l'impulsion aux jeunes salariés en versant un complément durant quelques années qui serait limité à 300€ par an. Une mesure qui coûterait à l'Etat (300 millions d'euros par an) mais permettrait de financer une complémentaire retraite indolore.