Les Français ont consommé plus de médicaments sans ordonnance en 2016. Non remboursée par la Sécu, l'automédication prend de l'ampleur et représente aujourd'hui plus de 10% des ventes des pharmacies.

80% des Français pratiquent l'automédication

Les ventes de médicaments achetés en pharmacie sans prescription médicale ont augmenté de 3,3% en 2016, soit plus de 2 milliards d'euros. 8 Français sur 10 pratiquent l'automédication pour 3 raisons principales :

• ils connaissent le traitement adapté (72%)
• ils souhaitent se soigner rapidement (66%)
• ils veulent éviter des dépenses inutiles à la Sécu (30%).

A peine un quart achète des médicaments sans ordonnance pour économiser le coût d'une consultation. 64% des Français disent avoir dans leur pharmacie familiale le strict minimum pour les maux bénins du quotidien.

Le "Selfcare" ou prendre soin de soi

Le 15ème baromètre Afipa (Association française de l'industrie pharmaceutique pour une automédication responsable) constate la croissance du "selfcare", une solution de santé en premier recours qui séduit de plus en plus de Français. L'association désigne le "selfcare" comme un comportement responsable qui allie prise en charge et gestion de sa santé et de son bien-être par l'individu lui-même. Sous cette appellation, outre les médicaments en libre accès, sont inclus les compléments alimentaires et les dispositifs médicaux. Le selfcare a connu une hausse de 4,8% en 2016 et représente aujourd'hui 10,7% du chiffre d'affaires des officines.

Conscientes d'une pratique qui s'accroît, nombreuses sont les mutuelles à proposer une prise en charge partielle de l'automédication sous forme de forfait annuel.

L'automédication, remède au trou de la Sécu ?

La France est en retard par rapport à l'échelle européenne en matière d'automédication. Selon le 3ème Observatoire européen sur l'automédication (juin 2015), le frein est dû la prise en charge du petit risque de santé par la collectivité. Un banal rhume, on file chez le médecin et la Sécu rembourse. Pourtant, près de 60% des médecins se disent favorables à l'automédication pour désengorger les cabinets. De plus, elle permettrait d'économiser quelque 1,5 milliards d'euros par an, de quoi soutenir durablement le financement solidaire des affections lourdes et/ou de longue durée.

source Afipa et étude Mediaprism de décembre 2015 pour 60 Millions de Consommateurs