Le gouvernement prévoit de plafonner les tarifs de certains soins dentaires en contrepartie d'une revalorisation des soins conservateurs. Une réforme qui met la profession des chirurgiens-dentistes en colère, comme en témoignent les nombreuses actions de protestation organisées depuis plusieurs semaines.

Nouveaux tarifs dentaires

Le gouvernement a annoncé jeudi 9 mars dernier avoir validé la nouvelle grille tarifaire des soins dentaires. Celle-ci entrera en vigueur en 2018. Les tarifs libres qui concernent les prothèses les soins seront plafonnés. Une couronne céramo-métallique coûtera au maximum 550€, puis baissera en 2020 à 510€. Aujourd'hui ce type de prothèse peut être facturé jusqu'à 1 000€ selon le praticien et la région. La base de remboursement d'une couronne passera de 107,50€ à 120€ en 2019, toujours au taux de 70%.

En contrepartie, l'Assurance Maladie rehausse les tarifs des soins conservateurs et de prévention (caries, détartrage,...). Les tarifs appliqués sur certains soins dispensés aux bénéficiaires de la CMU-C (couverture maladie universelle complémentaire) seront eux aussi réévalués à la hausse et la prise en charge complète étendue à d'autres soins. Est également instaurée une couverture à 100% pour les examens bucco-dentaires de suivi des 21-24 ans.

Grogne des chirurgiens-dentistes

La dernière manifestation des praticiens contre la réforme des tarifs dentaires a eu lieu vendredi 10 mars à Paris et a rassemblé plusieurs milliers de personnes. Fin janvier trois syndicats de la profession avaient refusé de signer la nouvelle convention qu'ils jugeaient insuffisante. Furieux, les deux principaux syndicats (CNSD et FSDL) affirment que les nouveaux tarifs sont en-dessous de ceux proposés par l'UNCAM (Union Nationale des Caisses d'Assurance Maladie) et que certains actes ne pourront pas être réalisés car leurs tarifs inférieurs au coût de fabrication.

Actuellement un assuré sur cinq renonce à des soins dentaires pour raisons financières. L'état de santé bucco-dentaire des Français est plutôt médiocre. En cause le recours systématique des chirurgiens-dentistes aux dépassements d'honoraires, dénoncé par la Cour des Comptes dans son rapport de l'automne dernier. Ceux-ci représentent aujourd'hui la moitié de leurs revenus. La profession se défend, fustigeant la maigre revalorisation des soins partiellement pris en charge par le régime général, ce qui les oblige à augmenter leurs tarifs libres.