Santé : la femme n'est pas l'égale de l'homme en matière de santé

Santé : la femme n'est pas l'égale de l'homme en matière de santé

La Journée Internationale de la Femme le 8 mars dernier donne l'occasion chaque année de rappeler les inégalités entre les hommes et les femmes. Tordons le cou à quelques idées reçues en les abordant par le prisme de la santé.

L'ostéoporose, pathologie exclusivement féminine ?

Si certaines maladies ne concernent qu'un seul sexe (celles liées aux organes de reproduction) et que d'autres ont une origine hormonale comme certains cancers, l'ostéoporose, toujours associée aux femmes ménopausées, touche aussi les hommes. La prédominance féminine dans cette maladie des os fragiles fait oublier qu'un homme sur cinq en souffre, et retarde la prévention à leur endroit.

Les femmes moins sujettes aux infarctus ?

Encore un préjugé de genre qui perdure. A l'inverse, les femmes succombent plus à l'infarctus que les hommes. Là encore un défaut de prévention, de dépistage et de prise en charge. En cause l'image récurrente, et pourtant fausse, que l'infarctus est lié à ces seuls symptômes : douleur au thorax irridiant vers le bras gauche et la mâchoire. Dans 60% des infarctus féminins, les signes avant-coureurs sont différents (vomissements, palpitations, douleur au creux de l'estomac) et souvent ils passent inaperçus. Les artères des femmes sont plus étroites et se bouchent plus facilement. Les femmes qui survivent à un infarctus ont davantage de risque de refaire un accident cardio-vasculaire dans l'année qui suit, comparativement aux hommes.

Les médicaments adaptés aux hommes comme aux femmes ?

Les différences de genre conduisent parfois à des inégalités de genre. Les essais cliniques des médicaments sont en majorité conduits sur des hommes et sont de fait moins bien adaptés au métabolisme féminin. Les médicaments soignent donc mieux les hommes que les femmes. Dans les études médicales sur les maladies cardio-vasculaires (encore elles), deux tiers des personnes sont des hommes. Prenons l'exemple des statines, médicaments les plus prescrits au monde, dont le rôle est de baisser le niveau de cholestérol dans le sang. Or le cholestérol, souvent incriminé dans l'apparition des accidents cardio-vasculaires, n'est pas aussi déterminant s'agissant des femmes. Une étude canadienne a prouvé que le recours aux statines pour réduire la cholestérolémie chez les femmes augmente le risque de cancer et de mort prématurée.



Astrid Cousin

Publié le lundi 13 mars 2017

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