James Bond est-il écolo ?

James Bond est-il écolo ?

La COP21 s'est achevée sur un accord historique à l'unanimité. Le dernier opus de James Bond bât des records d'audience. Osons le télescopage de ces deux actualités récentes que rien ne semble relier et posons la question improbable : James Bond est-il écolo ?


James n'aime pas le vert !


L'espion de sa Majesté incompatible avec l'écologie ? Dommage, quand on connaît l'engagement du prince Charles en faveur de l'environnement ! Sorti sur grands écrans le 6 novembre dernier, et fidèle au principe de base (repousser sans cesses les limites), le 24ème opus de la saga Bond, Spectre, est la preuve fracassante que 007 ne s'engage pas pour la planète :
• plusieurs lieux de tournage : Rome, Tanger et Erfoud au Maroc, Mexico, Londres, Woodstock, Sölden en Autriche (bilan carbone désastreux !)
• 36 millions d'euros de voitures détruites (record battu pour un James Bond) dont
• 7 Aston Martin spécialement fabriquées pour le film et pulvérisées lors des cascades
• un avion qui explose à flanc de montagne
• de la neige artificielle pour les scènes à Sölden
• de l'eau pour simuler la pluie
• le carnaval de Mexico spécialement reconstitué pour la scène d'ouverture, ce qui a mobilisé 15 jours complets de tournage et obligé plus de 6 000 boutiques à fermer, soit une perte de 25 millions de dollars pour l'économie locale.

Sans compter les quelque 365 personnes (un compte aléqtoire qui monte à plus de 500 selon certaines sources !) que Bond a dessoudées à travers tous ses films, dont 47 pour le seul "Goldeneye", un calcul macabre qui fait injure au pacifisme affiché des écolos. Quant à son hébergement, l'espion a toujours préféré les palaces au gîte chez l'habitant. Pour les producteurs, développement durable rime uniquement avec longévité de la série. Si la franchise a su se renouveler depuis cinquante ans en collant à son époque, force est de constater qu'elle n'a pas encore intégré la menace environnementale.

Le cinéma écolo-responsable ?


Le cinéma est un art, c'est aussi une énorme industrie qui pollue...beaucoup. Les tournages de cinéma sont rarement respectueux de l'environnement entre les déplacements à grand frais des équipes et des acteurs, l'énorme consommation d'électricité, la nécessité d'un groupe électrogène quand on tourne en plein air, les matériaux pour la construction du décor qui sont rarement réutilisés et peu recyclés, la masse de déchets laissés après le tournage, voire la mise en danger d'espèces protégées comme ce fut le cas avec le film Expendables 2.
Le développement durable fait pourtant son chemin jusqu'aux studios de cinéma. Moins par conviction que par souci d'économies, l'argent est encore et toujours le nerf de la guerre...des étoiles. Des experts de l'environnement conseillent désormais les grosses majors comme Disney ou Sony pour verdir les tournages et gérer le recyclage. En France, la région Paca innove en offrant une subvention aux tournages écolo-responsables.



Francesco Romanello

Par , le vendredi 8 janvier 2016

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