Mutuelle Santé : légère baisse des dépassements d'honoraires

 

Cible privilégiée de la ministre de la Santé Marisol Touraine, le problème des dépassements d'honoraires n'a pas encore trouvé son remède. Des améliorations sont pourtant visibles, notamment auprès de certains spécialistes habitués aux pratiques tarifaires excessives, suite au dispositif de régulation mis en place début 2013. 


Dépassements d'honoraires en baisse
Selon un rapport établi par l'Assurance Maladie, les dépassements d'honoraires sont en légère baisse, poursuivant une tendance observée dès 2012 : les dépassements des quelque 69 000 généralistes et spécialistes exerçant en secteur 2 (tarifs libres) sont passés de 55,1% du tarif conventionné en 2013 à 54,5% sur le premier trimestre 2014. Une amélioration à peine sensible due à l'effort de certains spécialistes : les pédiatres, les dermatologues, les endocrinologues, les gynécologues et les psychiatres sont les praticiens qui ont le plus baissé leurs tarifs. La tendance à la baisse n'est pas observée en revanche du côté des chirurgiens et des radiologues. Le rapport précise qu'un plus grand nombre de médecins appliquent les tarifs de la Sécu. 

Les dépassements abusifs sanctionnés
Le contrat d'accès aux soins (CAS) produirait-il ses fruits ? Difficile d'imputer ces résultats à une mesure entrée en vigueur début 2013 pour freiner les dépassements d'honoraires excessifs. En juin dernier, un peu plus de 11 000 médecins (secteurs 1 et 2) avaient choisi d'adhérer au CAS, c'est-à-dire qu'ils s'engagent pour 3 ans à stabiliser leurs tarifs par rapport à 2012 et à respecter un taux de dépassement moyen recalculé n'excédant pas 100% du tarif opposable. Ils bénéficient en retour d'un allégement de leurs cotisations sociales et les patients obtiennent, de leur côté, une meilleure prise en charge auprès de leur mutuelle santé. Le rapport indique que ce sont les médecins les plus modérés dans leurs dépassements qui ont adhéré au dispositif. Signalons par ailleurs que 27% des signataires proviennent du secteur 1 : le CAS aura eu pour effet pervers d'augmenter le nombre de médecins à pratiquer des dépassements d'honoraires.

 



Audrey Benzaquen

Par , le samedi 8 novembre 2014

Partager cet article :