Mutuelle santé : le problème du renoncement aux soins

Environ 95% des Français sont couverts par une mutuelle santé. Une proportion remarquable qui induit la tentation de l'oubli pour les 5% restants. Pour les quelque 3,3 millions de personnes qui ne bénéficient d'aucune couverture complémentaire, le problème du renoncement aux soins est bien réel. La promesse de complémentaire santé pour tous énoncée en 2012 par le candidat Hollande n'est que partiellement tenue : chômeurs, jeunes et retraités sont les premiers à ne plus avoir accès à une couverture complémentaire.


3,3 millions de personnes sans mutuelle santé
L'Institut de recherche et de documentation en économie de la santé (Irdes) évalue à 3,3 millions le nombre de personnes qui n'étaient pas protégées par une couverture santé complémentaire en 2012. C'est 500 000 de plus que deux ans auparavant. Et pour ces personnes, généralement privées de cette protection complémentaire pour raisons financières, le renoncement aux soins est deux fois plus important. Le société de conseil Jalma estime qu'en 2013 et 2014 100 000 personnes par an auront fait le choix de ne pas s'assurer. 
Des chiffres en décalage avec la volonté du gouvernement de faciliter l'accès aux soins : tiers payant généralisé à l'horizon 2016, arrêt des déremboursements, seuils de prise en charge rehaussés en optique et dentaire pour les bénéficiaires de la CMU-C, entre autres mesures inscrites dans le projet de loi santé. 

Généralisation de la complémentaire à tous les salariés

Baisse des revenus au moment de la retraite, perte de la couverture d'entreprise, jeunes en situation précaire, mais aussi renchérissement des primes d'assurance santé qu'il faut partiellement imputer à l'augmentation notable des taxes ces dernières années : les raisons de ne pas souscrire une mutuelle santé font obstacle aux aides publiques. Malgré la CMU-C (couverture maladie universelle complémentaire) et l'ACS (aide à la complémentaire santé), une partie de la population ne peut s'offrir de mutuelle. Les premières victimes du renoncement aux soins sont les jeunes, les chômeurs et les retraités.

 



Audrey Benzaquen

Par , le mardi 4 novembre 2014

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