Mutuelle santé : coût des prothèses et renoncement aux soins.

Parce qu'ils sont trop chers et mal remboursés par la Sécu, certains assurés renoncent à se soigner. Des pratiques tarifaires excessives sont mises en cause et malheureusement le concours d'une mutuelle santé n'est pas toujours suffisant.

En 2012, les assurés ont payé quelque cinq milliards d'euros pour soigner leurs dents, à peine un milliard a été remboursé par la Sécurité Sociale. Chacun est conscient du coût important des soins dentaires. Hormis les soins pour les enfants de moins de 16 ans dont la prise en charge par le régime général est correcte, et les soins courants (caries, dévitalisation, détartrage) dont les tarifs sont bien encadrés et génèrent peu de dépassements d'honoraires, le cas des prothèses est bien différent. Pour de nombreux patients les prothèses représentent des frais insurmontables. Pour une raison simple : la base de remboursement par la Sécu est fort éloignée des tarifs pratiqués qui, rappelons-le, sont libres.

Le coût moyen d'une couronne en céramique sur métal non précieux s'élève à 550€ dont 75€ remboursés par la Sécu. Même avec une mutuelle haut de gamme, le reste à charge est conséquent, jamais en-deçà de 200€ par acte. C'est pire pour un implant, dont le coût moyen est évalué à plus de 900€, soit près de 700€ à la charge de l'assuré : ici aucune prise en charge de la Sécu, car il s'agit d'un acte hors nomenclature. Quand l'inconfort financier se substitue au confort dentaire.

D'autant que l'inégalité règne en matière de tarifs dentaires. D'un département à l'autre, ils peuvent varier du simple au double. Paris figure en tête des zones les plus chères avec un reste à charge moyen de 400€ par prothèse. Sans compter que les dentistes n'hésitent pas à privilégier les techniques coûteuses.

Certaines mutuelles aident à rembourser les soins dentaires les plus coûteux, notamment les implants, généralement sous forme de forfait annuel. Quand le forfait n'est pas utilisé, il peut parfois être reporté intégralement ou pour moitié l'année suivante. Cela permet, quand c'est possible, de différer des soins coûteux pour pouvoir bénéficier d'un remboursement plus avantageux.



Francesco Romanello

Par , le vendredi 13 mars 2015

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