Obligés de prendre des médicaments pour nous soigner, nous sommes aussi confrontés à leurs effets secondaires qui sont, pour les plus sévères, synonymes d'autres pathologies. Une enquête tire la sonnette d'alarme sur la dangerosité de certains traitements et sur le manque de transparence des autorités de santé. Un nouveau scandale sanitaire ?

Le lobby de l'industrie pharmaceutique
Dans leur ouvrage "Effets secondaires, le scandale français", paru en librairie le 10 mars, les auteurs, le journaliste Jean-Christophe Brisard et le juriste Antoine Béguin, mènent l'enquête sur les effets secondaires des médicaments, même les plus anodins comme le paracétamol. Cosigné par Irène Frachon, le médecin qui a révélé l'affaire du Médiator, ce livre choc dénonce le puissant lobbying de l'industrie pharmaceutique auprès des pouvoirs publics, une influence qui préserve leurs intérêts économiques mais opacifie l'information due aux patients.

Juge et partie
On apprend ainsi que le Conseil économique et social européen s'est déclaré "inquiet de voir que 85% du budget de pharmacovigilance de l'Agence européenne des médicaments est financé par les laboratoires". En France, l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), l'organisme qui délivre les autorisations de mise sur le marché (AMM), n'a pas les moyens de financer ses propres recherches sur la validité des tests cliniques réalisés par le labo propriétaire de la molécule.

Une information loyale
Le problème ? Les effets secondaires présents dans tous les médicaments, car aucun traitement ne peut soigner une pathologie spécifique sans perturber ailleurs l'organisme. Les auteurs proposent une plus grande transparence sur les essais cliniques et une information complète des patients sur les médicaments et leurs effets secondaires.