Santé : les médicaments contre le chigungunya remboursé à 100%.

L'Île de La Réunion en avait fait les frais en 2006, c'est au tour des Antilles d'être frappées depuis plusieurs mois par le Chikungunya, la maladie de l'homme courbé, une maladie infectieuse tropicale transmise par un certain type de moustique. Comme il n'existe aucun remède (ni vaccin, ni traitement prophylactique), le ministère de la Santé a annoncé il y a déjà plusieurs jours que les médicaments permettant de soulager les personnes infectées seront pris en charge à 100% par la Sécu.


Les Antilles en alerte

L'alerte a été émise par l'Institut de veille sanitaire (Invs) depuis début décembre. Plus de 117 000 cas ont été recensés entre les Antilles et la Guyane, dont la moitié pour la seule Guadeloupe, sans compter les personnes non déclarées et celles dites asymptomatiques (sans signes cliniques). 15% de la population antillaise seraient touchées.

Une maladie invalidante

Le moustique vecteur du virus est du genre Aedes et comme pour la malaria, seule la femelle est hématophage, c'est-à-dire qu'elle pique pour se nourrir de sang. Le moustique infecte la personne par sa salive, une autre moustique vient s'infecter en piquant un humain contaminé durant la phase vérimique de 7 jours. Il n'y a pas de transmission d'homme à homme, côtoyer un "chikungunyé" est totalement sans danger. 
Les symptômes sont une fièvre élevée, suivie de douleurs articulaires (arthralgies) plus ou moins graves qui peuvent persister et devenir invalidantes. Les nourrissons, les personnes âgées et les personnes déjà fragilisées par une maladie, peuvent être gravement atteintes et avoir besoin d'être hospitalisés. 

Quel remède ?
A part combattre la prolifération des moustiques et utiliser des répulsifs, aucun traitement préventif n'existe. Une fois infecté, le malade a à sa disposition l'arsenal classique : antalgiques, anti-inflammatoires non-stéroïdiens et corticoïdes pour les formes sévères. Les médicaments anti-douleur (pourquoi pas les autres ?) sont désormais pris en charge à 100% par l'Assurance Maladie sur présentation d'une ordonnance "chikungunya" et les jours de carence pour arrêt de travail liés à la maladie (même répétés) sont supprimés. 

Quel risque pour la métropole ?

La crainte des autorités françaises est de voir le virus arriver en France métropolitaine. Pathologie nouvelle, le chikungunya fait partie des maladies à déclaration obligatoire depuis 2008 sur l'hexagone, les Antilles, La Réunion et les îles du Pacifique. Le risque viendrait de cas importés, un risque patent d'autant que le moustique vecteur est présent dans 18 départements du sud de la France.

 



Audrey Benzaquen

Par , le jeudi 14 août 2014

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