Assurance vie : la bonne surprise des rendements des fonds en euros.

Assurance vie : la bonne surprise des rendements des fonds en euros.

L'année 2015 s'amorce par la publication des taux de rendements de l'assurance vie. Les assureurs commencent à dévoiler la rémunération de leurs contrats pour 2014. Alors que les taux obligataires n'ont jamais été aussi faibles, les rendements des fonds en euros créent la surprise.

Chute de l'OAT 10 ans
De nombreux contrats d'assurance vie en euros affichent un rendement autour de 3%. L'annonce s'avère exceptionnelle dans un contexte où les taux d'intérêts sur les marchés atteignent des seuils baissiers jusque là jamais égalés. Les contrats en euros sont des contrats à capital garanti, investis en grande partie sur les obligations d'Etat, dont le fameux OAT 10 ans qui bat des records à la baisse depuis un an. Celui-ci est tombé sous la barre de 1% courant décembre.
Depuis plusieurs années, les rendements des fonds en euros sont affectés par la chute des taux obligataires. En 2002, les contrats en euros rapportaient encore près de 5% en moyenne, pour atteindre progressivement 2,8% en 2013. Les prévisions pour 2014 ne laissaient guère entrevoir d'inversion de la tendance, avec des pronostics ne dépassant pas la fourchette haute de 2,5%.

Rendement autour de 3%
Le premier à dégainer semblait confirmer l'oracle : un maigre 2% de rendement net pour le plus gros contrat de Mutavie. Les autres assureurs déjouent les pronostics en maintenant des taux obtenus en 2013 : 3,10% pour la Matmut, 3,05% pour la GMF, 3,01% pour les contrats Winalto et Winalto Pro de la MAAF. MMA affiche des rémunérations comprises entre 2,55% et 3,05% grâce au dispositif de bonus qui permet d'augmenter le taux de revalorisation pour certains contrats (encours d'au moins 50 000€ dont 20% d'unités de compte). A ce jour, la plus haute rémunération est annoncée par la MIF (mutuelle d'épargne de la SNCF), 3,65% sur tous les contrats, néanmoins en repli de 0,20% par rapport à 2013.

En octobre dernier, le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, s'était prononcé pour une baisse significative des taux de rendements de l'assurance, et ce afin que les compagnies d'assurance ne se retrouvent en situation de risque compte tenu de la chute des taux obligataires. S'ils tiennent compte des recommandations de la BdF, les assureurs n'ont pas hésité à puiser dans leur participation aux bénéfices, qu'ils utilisent à leur guise et que certains ont largement alimenté ces dernières années, pour soutenir leurs rendements.



Audrey Benzaquen

Par , le dimanche 15 février 2015

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