Assurance vie : la disparité des taux de rendements 2014.

Les taux de rendements de l'assurance vie en euros sont en baisse depuis cinq ans.

La tendance s'est accélérée depuis 2012 avec la contraction des taux obligataires, arrivés à un niveau historiquement bas ces dernières semaines. Les fonds en euros sont-ils pour autant médiocres ? Certains contrats titrent encore 3% et plus. Et pour avoir une vision réelle de la rémunération, il convient de remettre en perspective le contexte actuel.

Rendement moyen en baisse
Il est encore trop tôt pour tirer un bilan définitif des rendements de fonds en euros pour 2014. Les experts estiment pourtant que le taux moyen devrait perdre 0,30% par rapport à 2013. Il affichait alors 2,80% (nets de frais de gestion, avant prélèvements d'impôts), alors qu'il devrait être contenu dans la fourchette de 2,20% à 2,60% pour 2014.
Pourtant certains contrats tirent leur épingle du jeu en titrant encore 3% voire un peu plus. C'est le cas des assurances vie promues par les mutuelles et les associations d'assurés (Afer, Carac, Gaipare, Matmut, Mascf, Maif, Monceau Assurances, ProBTP, Le Conservateur), le plus performant étant le contrat Epargne Libre Avenir de la Mif avec un rendement annoncé à 3,65%. Pour leur part, les bancassureurs sont coincés par la politique de rémunération des actionnaires, préservant leurs marges au détriment du rendement servi aux assurés.
Certains font le choix de récompenser les assurés détenteurs de contrats diversifiés et ajoutent un bonus au rendement en euros pour la partie investie en unités de compte. Tel Axa qui bonifie de 0,50% le taux des contrats au capital supérieur à 50 000€ contenant au moins 25% d'UC.

La faute aux taux obligataires

La médiocrité des rendements des fonds en euros s'explique par la faiblesse des taux d'emprunt d'Etat. Les contrats en euros à capital garanti sont majoritairement investis en obligations (au moins 60% du capital). Le rendement se cale donc sur le loyer de l'argent et force est constaté que celui-ci n'a cessé de reculer depuis janvier 2014. Titrant 2,49% le 1er janvier 2014, l'OAT 10 ans (emprunt de l'Etat français sur 10 ans) est tombé à 0,55% le 23 janvier 2015. Des chiffres extrêmement bas qui ne permettent pas aux assureurs de faire des miracles.
Seule solution, la provision pour participation aux bénéfices, la martingale des assureurs pour booster les rendements servis aux particuliers. Alimentée par les excédents générés durant les grandes années ou par simple précaution en prévision d'une baisse des rendements, cette réserve doit être distribuée aux assurés dans les huit années qui suivent sa constitution. La PPE représente aujourd'hui 3% des encours sous gestion. Certains assureurs devraient l'utiliser pour soutenir les taux de 2014 et freiner la baisse des rendements futurs.
Mais pour être tout à fait précis et évaluer réellement le gain des fonds en euros, il faut convoquer l'inflation. Avec une inflation quasi nulle, l'assurance vie rapporte aujourd'hui autant si ce n'est plus qu'en 2004 quand le taux moyen chiffrait 4,4% pour une inflation à 2,3%.



Audrey Benzaquen

Par , le lundi 9 février 2015

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