Bonne nouvelle pour les épargnants, l'assurance vie conserve son cadre fiscal avantageux. Le projet de loi de finances 2013 ne prévoit aucun alourdissement de la fiscalité du placement financier. Déjà pénalisée par des rendements en baisse, l'assurance vie méritait d'être épargnée par les coupes fiscales nécessaires à l'équilibre des comptes publics. Le ministre du Budget Pierre Moscovici n'exclut pas en revanche d'allonger la durée de détention du produit pour profiter de l'avantage fiscal maximal.

Sur la sellette depuis le début de la crise économique, la fiscalité de l'assurance vie ne bougerait finalement pas. Une sage décision du gouvernement dans une période difficile pour ce produit d'épargne : la décollette sur les 13 derniers mois dépasse les 15 milliards d'€, due à la fois à un facteur conjoncturel et à des causes structurelles. La crise des dettes souveraines a entaché la confiance des épargnants déçus de surcroit par la baisse des taux de rendements. Les mouvements de décollette plus importants en fin d'année 2011 ont témoigné d'un besoin de liquidité. La récente confirmation du doublement du plafond du Livret A et du LDD fait par ailleurs craindre des transferts d'épargne qui viendraient alourdir le passif de l'assurance vie. Dans ce contexte chahuté, un durcissement de la fiscalité de l'assurance vie aurait semblé contreproductif.

L'objectif du gouvernement est de favoriser l'épargne longue pour permettre aux entreprises de se financer sur le long terme. Le ministre a laissé entendre que, si rien ne sera fait pour entamer le cadre fiscal, la durée de détention pourrait être allongée. La taxation réduite en fonction du nombre d'années de détention pourrait passer de 8 à 10 ans voire 12 ans. Pas de quoi pénaliser les épargnants qui rachètent en majorité leur contrat au-delà de 10 ans. Allonger le délai de défiscalisation de l'assurance vie viendrait corroborer la logique d'épargne de long terme défendue par la plupart des assurés.