Toucher une personne en souffrance permet de l'apaiser. Une étude scientifique vient de démontrer les bienfaits du toucher sur la réduction de la douleur.

Explications.

Le toucher empathique contre la douleur

Exprimer son empathie à l'égard d'une personne qui souffre lui apporte un soutien moral. Un contact physique, qui peut être simplement une main posée sur la sienne, amplifiera les effets bénéfiques sur la douleur. On connaissait déjà le pouvoir du toucher affectif lors de la grossesse : l'haptonomie (du grec haptein qui signifie toucher) est une technique qui consiste à communiquer avec le fœtus, à le sécuriser et lui rappeler qu'il est aimé, par le toucher du ventre de la mère. Une étude menée par des scientifiques de l'Université du Colorado et celle d'Haïfa, en collaboration avec l'Institut Pasteur, a démontré le pouvoir du toucher empathique dans la diminution de la douleur. Le processus en jeu est la synchronisation personnelle, à savoir comment deux personnes en contact se reflètent physiologiquement l'une et l'autre. Le toucher permet à la personne en souffrance de réguler sa respiration et sa fréquence cardiaque sur celles de l'autre, également et surtout, de synchroniser les ondes cérébrales, ce qui conduit à une atténuation de la douleur.

La perception douloureuse diminue quand on se tient la main.

Synchroniser les ondes cérébrales pour réduire la douleur

L'étude a mesuré la présence des ondes cérébrales de la bande alpha (de 8 à 13 Hz), celles de la relaxation légère et de l'éveil calme. Au-delà de 14 HZ, on parle d'ondes bêta, celles des activités courantes, mais aussi du stress quand elles atteignent 30 Hz. Une personne qui souffre subit un stress permanent ; son cerveau produit du cortisol, l'hormone du stress, qui provoque une augmentation de la pression artérielle. Le toucher empathique va influencer la perception de la douleur en aidant la personne à se relâcher et à retrouver un rythme cérébral en ondes alpha. Le simple fait de se toucher la main augmente le couplage cerveau-cerveau, lui-même corrélé à l'amplitude de l'analgésie. Le degré d'empathie de la personne réconfortante à l'égard de son compagnon qui souffre est intimement lié au degré de synchronisation de leurs ondes cérébrales. Deux cerveaux accordés jouent ainsi un rôle sur la réduction de la douleur induite par le toucher.

La synchronisation personnelle fait l'objet de nombreux travaux scientifiques, mais c'est la première fois qu'une étude est consacrée à la synchronisation des ondes cérébrales dans le contexte de la douleur. Dans notre monde moderne où les multiples moyens de communication ont limité nos interactions physiques, les résultats de cette étude témoignent du pouvoir et de l'importance du toucher.