Retraite : un projet de surcote au-delà de 62 ans

Retraite : un projet de surcote au-delà de 62 ans

L'âge légal de départ à la retraite va-t-il changer ? A priori non, mais la notion d'âge de retraite à taux plein n'existera plus dans le nouveau système à points.

Explications.

Mieux valoriser la retraite des départs tardifs

Dans un document remis aux partenaires sociaux, Jean-Paul Delevoye, le haut commissaire à la réforme des retraites, propose aux futurs retraités qui liquideraient leurs droits au-delà de 62 ans de bénéficier d'une surcote. Plus l'âge de départ est repoussé, plus la pension sera mieux valorisée. On parle désormais d'âge légal, non plus d'âge minimal de la retraite. Le seuil de 62 ans est maintenu avec une incitation à rester plus longtemps en activité professionnelle. Le document indique qu'"en théorie, un système à points n'impose pas de prévoir un âge minimal d'ouverture, toutefois, un départ trop précoce entraînerait une paupérisation des seniors qui doit impérativement être évitée". La mesure permettrait de s'adapter à l'augmentation de l'espérance de vie

Surcote à partir de 62 ans

Pour ne pas encourager les départs trop précoces, Jean-Paul Delevoye imagine d'appliquer un coefficient de majoration sur les pensions de 3% à 5% par année de travail additionnelle au-delà de 62 ans. Aujourd'hui, le système de surcote permet au salarié d'augmenter sa pension de 5% par année d'activité dès atteints l'âge et les trimestres requis. Le projet prévoit de calculer le montant des pensions selon la valeur du point identique pour tous les travailleurs l'année de leur départ, peu importe leur statut, mais qui pourrait évoluer selon l'espérance de vie. Pour financer des retraites de plus en plus longues, il faudra générer des recettes supplémentaires (hausse des cotisations) ou limiter "la progression de la valeur du point à un rythme inférieur à la croissance économique", précise le haut commissaire.

La réforme du système à points ne s'appliquera qu'à partir de la génération 1963 ou 1964. Jean-Paul Delevoye affirme qu'à aucun moment deux systèmes ne cohabiteront, chacun a la garantie que 100% de ses droits seront transférés à l'euro près dans le nouveau système. La pension serait calculée en fonction du nombre de points cumulés tout au long de la carrière, sans tenir compte du nombre de trimestres cotisés, et donc sans référence à l'actuel taux plein.



Francesco Romanello

Par , le vendredi 25 janvier 2019

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