Assurance emprunteur : faire valoir la délégation.

Le bilan du volet assurance emprunteur de la réforme Lagarde laisse entrevoir un manque évident d'information du grand public. Après un an d'entrée en vigueur, la délégation d'assurance est toujours un dispositif méconnu des futurs emprunteurs, une lacune qui peut avoir des conséquences financières sur le coût global d'un crédit immobilier. Au-delà de réaliser des économies substantielles, une assurance de prêt souscrite auprès d'un assureur concurrent peut également offrir des garanties mieux adaptées. Pour mettre toutes les chances de leur côté, les emprunteurs éclairés font appel à un courtier, la personne toute désignée pour contracter d'égal à égal avec le banquier.

Depuis septembre 2010, les candidats au crédit immobilier peuvent faire jouer la délégation d'assurance : au lieu de souscrire le contrat groupe de la banque prêteuse, ils peuvent proposer à leur banquier un contrat concurrent dès lors que celui-ci présente au minimum des garanties équivalentes. L'objectif : souscrire des garanties adaptées à leur profil et réduire le coût global du crédit. Le libre choix de l'assurance n'est malheureusement pas suffisamment répandu, la plupart des banques continuent de freiner la démarche face à des clients souvent mal ou pas du tout informés.

Une récente enquête de l'Ifop diligentée par la Macif révèle que 60% des personnes interrogées ne connaissent pas le principe de délégation d'assurance et parmi ceux qui ont un projet d'achat immobilier, 50% ne comparent pas les offres d'assurance. En revanche, belle opération pour ceux qui font jouer la délégation. Surtout en passant par un courtier. Le courtier en ligne Meilleurtaux.com se félicite d'avoir réussi sur le premier trimestre 2011 à décrocher une assurance adaptée autre que celle de la banque pour 40% de ses clients. La synergie avance : les banques qui se voient désormais concurrencées de manière plus pressante adaptent leurs contrats, tandis que les assureurs spécialisés tentent de leur côté d'étudier des contrats proches de ceux des banques.

Seul face au banquier, l'emprunteur se trouve souvent désarmé. Même s'il souhaite faire jouer la délégation d'assurance, le banquier aura les arguments pour le faire renoncer. Avec les services d'un courtier, la balle est dans l'autre camp : le montage du dossier et la négociation de l'assurance se font entre professionnels qui connaissent les garanties mises en avant par chacun.