Assurance emprunteur : le bilan après un an de délégation.

La réforme Lagarde sur l'assurance emprunteur a déjà un an. Ce volet de la loi sur le crédit doit faciliter la délégation d'assurance en permettant aux emprunteurs de faire jouer la concurrence et d'économiser ainsi sur le coût total de leur prêt. Cette libéralisation de l'assurance n'a pas été du goût des banques qui ont fortement rechigné à jouer le jeu. Il s'avère aujourd'hui que la délégation d'assurance n'est pas suffisamment connue du grand public. Au regard d'une récente enquête par l'institut Ifop, il reste encore beaucoup d'efforts d'information et de communication à faire pour améliorer le bilan de la loi Lagarde.

Depuis septembre 2010, un emprunteur peut faire jouer la délégation d'assurance et proposer à la banque prêteuse un contrat d'assurance concurrent dès lors que ce dernier présente au minimum à garanties égales du contrat groupe de l'établissement bancaire. La banque conditionne entre autres l'octroi du prêt à la souscription d'une assurance qui prend en charge les remboursements en cas de défaillance de l'emprunteur. La règle était de souscrire le contrat groupe de la banque, le consommateur pensant à tort que prêt et assurance étaient liés. En obligeant les banques à accepter la délégation par une loi, le législateur permet à l'emprunteur de trouver un contrat d'assurance adapté à son profil et de réaliser des économies substantielles. Le contrat groupe d'une banque n'est pas personnalisé, les risques sont mutualisés entre tous les assurés, son coût est donc plus élevé qu'un contrat sur mesure. La délégation peut faire économiser jusqu'à 50% sur le coût de l'assurance sans qu'il n'y ait bien entendu aucune conséquence sur le taux d'emprunt négocié avec la banque. Si une assurance de prêt représente entre 0,10% et 0,40% du coût d'un prêt immobilier, cela laisse en effet une certaine marge de manoeuvre pour réduire la facture.

Un récent sondage de l'institut Ifop révèle que la délégation d'assurance reste une possibilité méconnue des consommateurs, 60% des sondés ignorent la loi. Le courtier Meilleurtaux.com constate toutefois une légère progression de la délégation dans les demandes de prêt. Il convient de reconnaître que les banques ont su de leur côté adapter leurs produits pour faire face à la concurrence des autres assureurs. Une assurance de prêt souscrite auprès de la banque peut aussi répondre au profil de l'emprunteur. L'important est de comparer les offres, la loi ne dit pas autre chose : en donnant la possibilité aux consommateurs de regarder ailleurs, elle a obligé les établissements bancaires à redimensionner leurs contrats.