ADL : la réforme des affections de longue durée.

La réforme de la convention Aeras pour les personnes désirant obtenir un prêt malgré un risque aggravé de santé doit être relancée fin janvier. Attendue par les associations avec impatience, cette refonte de la convention a été retardée à cause du dossier des ADL, affections de longue durée, qui doit lui aussi être examiné avec urgence. Le grave déficit de l'Assurance Maladie oblige en effet le gouvernement à repenser en totalité la gestion des dépenses de santé, notamment celles qui ne cessent de croître d'année en année comme la couverture des affections de longue durée. Aujourd'hui les mutuelles sont peu présentes dans la prise en charge de ces maladies coûteuses.

Le nombre de personnes souffrant de maladies de longue durée a augmenté de 1,14 million en 2008 soit un total de 8,3 millions de malades ayant une pathologie lourde : cancer, diabète, hypertension artérielle, insuffisance cardiaque, la progression est constante depuis une dizaine d'année (+5,7% entre 1994 et 2004), l'expansion du dépistage et l'amélioration des techniques ayant permis de détecter les patients plus facilement. Ces personnes sont couvertes à 100% par l'Assurance Maladie et le montant de leur prise en charge augmente chaque année. Pour limiter la hausse des dépenses de santé à 3% annuellement à partir de 2011, le gouvernement, dans sa politique réformatrice de notre système de santé, doit inévitablement intégrer le dossier des ADL.

Au vieillissement de la population et l'allongement de la durée de vie des malades chroniques vient s'ajouter l'élargissement du domaine des affections de longue durée (32 maladies considérées comme telles aujourd'hui). Le diabète qui représente un total de 1,64 million de malades est désormais mieux couvert par le régime des ADL. Quant aux personnes atteintes de pathologies cardio-vasculaires, leur nombre a grossi de 460 000 en 2008. Aujourd'hui 1 assuré sur 7 souffre de maladie de longue durée.

L'Etat entend réformer le régime des ADL dès 2010 pour réaliser des économies substantielles. Jusqu'à présent, une personne déclarée guérie d'une ADL (cancer généralement) est toujours couverte à 100% par l'Assurance Maladie. Le gouvernement envisage donc d'exclure ces personnes du régime ADL pour  prendre en charge à 100% uniquement les examens de suivi. En outre, il est question de durcir les conditions d'entrée en ADL, ce sujet risquant de provoquer une forte polémique.

Avec 10 millions d'assurés en ADL prévu pour 2015, les dépenses de santé en ADL devraient représenter 70% du total des soins remboursés. Jusqu'à présent relativement peu impliquées dans la prise en charge de ces maladies, les assurances et mutuelles seront immanquablement amenées à intensifier leur rôle. La politique de désengagement entreprise par l'Etat sur le terrain de la santé confirme l'implication future du secteur privé et associatif.