Assurance habitation : bien faire estimer ses biens pour une juste indemnisation

Assurance habitation : bien faire estimer ses biens pour une juste indemnisation

La prime de votre contrat d'assurance habitation dépend en grande partie des garanties souscrites et de la valeur des biens mobiliers. Pour être indemnisé justement, il est important d'estimer correctement ces biens. Il n'est jamais trop tard pour effectuer une réestimation si jamais vos possessions évoluaient.

Calcul de la prime MRH

Quel assuré ne souhaite pas payer le moins cher son assurance habitation !? À privilégier le montant de la prime on en oublie que l'indemnisation en cas de sinistre se fera sur la base des déclarations à la souscription. Mieux vaut donc être précis et évaluer au plus juste les biens couverts par les garanties pour éviter d'être trop légèrement protégé et mal indemnisé.

Plusieurs critères entrent en compte pour calculer la prime d'assurance que vous allez régler à votre assureur :

  • les caractéristiques du logement : résidence principale ou secondaire, maison ou appartement, étage, superficie, nombre de pièces ;
  • la localisation du logement : certaines zones géographiques comme les départements d'Île-de-France sont plus chers ;
  • le statut de l'occupant : propriétaire ou locataire (rappelons que l'assurance des risques locatifs est obligatoire pour un locataire) ;
  • les sinistres antérieurs : attention, toute fausse déclaration peut entraîner la nullité du contrat ;
  • les garanties souscrites : un contrat complet est appelé MRH ou multirisque habitation ;
  • la valeur des biens : le "clef de voûte" du contrat, car vous souhaitez assurer les biens pour lesquels vous recevrez une indemnisation en cas de sinistre. Si leur valeur est surestimée, vous paierez une prime trop élevée ; à l'inverse, vous serez pénalisé en cas de demande d'indemnisation.

L'évaluation de vos biens déclarés dans le contrat doit être minutieusement faite, quelle que soit la nature des biens, avec un soin appuyé pour les biens de valeur comme les bijoux ou les œuvres d'art. Là encore, l'honnêteté est de mise : si vous gonflez la valeur de votre patrimoine mobilier, l'assureur pourra dénoncer le contrat et refuser de vous indemniser.

À noter : l'estimation de la valeur du bien immobilier n'est pas nécessaire, puisque tout dommage causé aux murs fera l'objet d'une expertise de la part de l'assureur.

La juste estimation des biens mobiliers

Deux méthodes de calcul sont utilisées par les compagnies d'assurance pour effectuer un devis :

  1. l'évaluation forfaitaire sur la base d'un patrimoine mobilier standard en fonction de la superficie du logement et du nombre de pièces ;
  2. le calcul réel sur la base du mobilier et des biens existants.

À caractéristiques identiques, deux logements sont généralement meublés et équipés différemment. Il est donc préférable d'effectuer une évaluation précise de tout votre patrimoine pour espérer une juste indemnisation.

Pour cela, il faut procéder avec méthode en faisant l'inventaire pièce par pièce de vos biens (mobilier, objets déco, matériel audio-visuel et informatique, livres, vêtements, vaisselle, tableaux, équipement électroménager, vins,...). Prenez-les en photos, cela sera utile en cas de sinistre. Conservez les factures d'achat ou de réparation : en cas de vol, vous pourrez justifier leur possession. Affectez à vos biens une valeur d'usage ou valeur résiduelle : l'assureur ne prendra jamais en compte la valeur neuve, mais la valeur de l'objet au moment du sinistre soumise à un coefficient de vétusté. Les compagnies d'assurance appliquent des grilles de taux de vétusté selon la nature du bien. En général, la valeur du petit électroménager ou du matériel informatique tombe à 5% au bout de 5 ans, celle des vêtements et des chaussures à zéro, tandis que la vaisselle et les objets de valeur ou de collection (mobilier de style, bijoux, fourrure, œuvres d'art) ne se déprécient pas et conservent leur valeur d'origine (100%). Au bout de 10 ans, la plupart des biens ont une valeur résiduelle de 0% sauf les biens de valeur et la vaisselle.

La garantie "valeur à neuf" peut toutefois être souscrite, mais le terme est trompeur, car l'assureur ne vous remboursera pas le bien à la hauteur du prix du neuf. Ce régime d'indemnisation vous permet de réduire le taux de vétusté dans la limite de 25%. Dernière option, et la plus coûteuse, le rééquipement à neuf : vous êtes remboursé sur la valeur actuelle du bien, sans application d'un taux de vétusté.

Réestimez vos biens en cas d'évolution du patrimoine

Agrandissement de la maison, changement de mobilier, héritage, arrivée d'un enfant, quelle que soit la situation et ses conséquences sur vos possessions, il sera nécessaire d'en informer votre assureur qui procédera à une revalorisation des garanties. 

Les polices d'assurance sont généralement indexées chaque année via l'indice FFB du coût de la construction, une référence émise trimestriellement par la Fédération Française du Bâtiment et utilisée par les assureurs pour fixer le prix du contrat. L'indice FFB se base sur le prix de revient d'un immeuble moyen à Paris et évolue en fonction des différents coûts liés à la construction (main d'œuvre, matériaux, frais administratifs, taxes, etc.). Il va servir aussi à revaloriser le capital mobilier.

Exemple :

En janvier 2018, vous avez déclaré dans votre MRH 50 000€ de biens mobiliers. L'indice FFB au premier trimestre 2018 était de 981,8 ; celui du deuxième trimestre 2019 est de 994,5.

50 000 x 994,5 / 981,8 = 50 647

Votre patrimoine est désormais valorisé à 50 647€.

Cela ne suffit pas en cas de changement coûteux. Informer l'assureur de toute évolution reste la meilleure démarche pour amender les garanties et la prime d'assurance afin d'obtenir une juste indemnisation en cas de dommages matériels.



Gerard Mihranyan

Par , le jeudi 19 septembre 2019

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