Signe que l'information progresse et malheureusement que le nombre de personnes en situation précaire augmente, le nombre de bénéficiaires de la CMU-C (couverture maladie universelle complémentaire) est en hausse pour l'année 2011. Le nombre d'attestations d'ACS (aide à l'acquisition d'une complémentaire santé) est lui aussi en nette progression. Destinées aux personnes modestes qui ne peuvent pas financer une couverture santé complémentaire, la CMU-C et l'ACS sont encore trop méconnues des assurés. Le site de l'Assurance Maladie, Ameli.fr, a mis en place un simulateur permettant d'estimer les droits de l'assuré à l'une de ces aides.

Selon les chiffres du fonds CMU, le nombre de bénéficiaires de la CMU-C s'élève à 4 386 000 pour l'année 2011, soit une hausse de 3% par rapport à 2010. L'intégration dans le dispositif d'un plus grand nombre de chômeurs arrivés en fin de droits explique cette progression supérieure à celle de l'année 2010. La CMU-C est une protection complémentaire gratuite accessible aux demandeurs dont le revenu annuel ne dépasse pas 7 934€ par an (pour une personne seule, plafond en vigueur depuis juillet 2012). Les jeunes de moins de 20 ans représentent près de 45% des bénéficiaires, les plus de 60 ans moins de 5%. Cette faible proportion s'explique par le fait que les seniors bénéficiaires de l'ASPA (allocation de solidarité aux personnes âgées, plafond de ressources à 9 325,98€ par an pour une personne seule) sont plutôt orientés vers l'ACS.

Pour les recalés de la CMU-C, ceux dont le plafond de ressources excède de 35% celui donnant droit à la CMU-C, il existe l'ACS, trop peu exploitée par les bénéficiaires potentiels. Le taux de non-recours est de 78%, alors que le pourcentage de personnes potentiellement éligibles à la CMU-C n'ayant pas fait valoir leurs droits en 2011 n'est que de 16%. Les chiffres de l'ACS pour 2011 sont pourtant en nette progression. Le nombre de personnes ayant reçu une attestation d'ACS a augmenté de 21% par rapport à 2010 (763 100 bénéficiaires), tandis que le nombre d'attestations utilisées est en hausse de 16% (620 000). L'aide prend la forme d'un chèque santé nominatif à faire valoir auprès d'un organisme complémentaire et dont le montant varie en fonction de l'âge (entre 100€ et 500€) ; elle donne droit également à la dispense d'avance de frais pour la partie prise en charge par l'Assurance Maladie.