Assurance dépendance : bien choisir son contrat

 

S'alimenter, s'habiller, se laver, se déplacer, 4 actes élémentaires et indispensables de la vie quotidienne que certaines personnes ne peuvent totalement ou partiellement effectuer. C'est ce qu'on appelle la dépendance, dont le financement est le grand débat en 2011. Si aux yeux de la loi, une personne dépendante doit être prise en charge par sa famille, ses enfants en particulier, la complexité de la vie, les contraintes familiales et professionnelles, les moyens financiers et pratiques ne permettent pas toujours aux enfants d'assurer leur rôle d'aidants familiaux.

L'APA (allocation d'aide personnalisée) apporte une aide financière à toute personne dépendante (selon les critères des groupes 1 à 4 de la grille AGGIR) de 60 ans ou plus. Le montant de l'aide varie en fonction du degré de perte d'autonomie et s'élève au maximum (GIR 1, perte totale d'autonomie) à 1 235,65€, une somme qui est loin de couvrir tous les besoins de la personne dépendante (le montant moyen versé par l'Etat est de 450€). L'APA peut être cumulée à d'autres aides, celles des communes ou des associations, mais seule l'assurance dépendance permet de compenser les frais qu'engendre une situation de perte d'autonomie. Le coût moyen de la dépendance s'élève à 1 800€ avec maintien à domicile et au minimum à 2 300€ en établissement (jusqu'à 5 000€ en milieu urbain).

L'assurance dépendance est soit un contrat de prévoyance à fonds perdus qui prend en charge l'assuré s'il devient dépendant, soit un contrat d'assurance vie (dont la garantie principale est le décès ou l'épargne retraite) avec versement d'une rente en cas de perte d'autonomie. Il peut être souscrit auprès d'une compagnie d'assurance, d'une mutuelle, d'un institut de prévoyance ou d'une banque. Le niveau de dépendance est constaté par le médecin référant et par le médecin mandaté par la compagnie d'assurance selon les critères de la grille nationale AGGIR… ou selon les propres critères de l'assureur.

Le contrat garantit soit la dépendance totale, soit la dépendance totale et partielle. Dans le premier cas, la dépendance se définit par une incapacité à réaliser au moins trois des actes essentiels de la vie courante : se laver, s'habiller, s'alimenter et se déplacer. La dépendance partielle implique que la personne a besoin de l'aide d'un tiers pour effectuer certains actes qui sont définis dans chaque contrat et qui sont la variable aléatoire dont peuvent user certaines compagnies.

Attention : si l'assuré a opté pour un contrat à garantie dépendance totale, la rente sera versée uniquement en cas de dépendance totale, et non pour perte partielle d'autonomie. La dépendance totale est statistiquement moins probable que la dépendance partielle, mieux vaut opter pour la formule qui couvre les deux types de perte d'autonomie.

Choisir un contrat d'assurance dépendance est complexe, les offres pléthoriques imposent donc de comparer et de demander à chaque fois une étude personnalisée. Le contrat peut être souscrit entre 50 et 75 ans, l'assureur prend en compte l'état de santé de l'assuré (questionnaire médical). Plus le contrat est souscrit tôt, avec un historique médical logiquement moins pénalisant, moins la prime sera élevée. L'assureur peut aussi refuser d'assurer s'il estime que le risque est plus important que la moyenne.

La rente dépend des risques garantis au contrat, et varie d'un contrat à l'autre. Elle est parfois assujettie à des conditions d'octroi trop nombreuses et rigoureuses que l'assuré, bien que dépendant, ne remplit pas totalement. Il convient également de faire attention au délai de carence, période durant laquelle l'assurance ne prend pas en charge les prestations : sa durée varie entre 1 et 3 ans, il est donc nécessaire de vérifier qu'en cas de survenue du risque, un remboursement des cotisations est prévu.

Les contrats d'assurance dépendance sont souvent rédigés dans des termes complexes qui ne facilitent pas de manière transparente la compréhension de l'assuré. En toute fin de contrat et en caractères parfois peu lisibles, les clauses d'exclusion (certaines maladies comme Alzheimer ou Parkinson !) sont le premier motif d'incompréhension pour l'assuré qui pensait vainement prétendre au bénéfice de son contrat.



Francesco Romanello

Par , le jeudi 31 mars 2011

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