Assurance dépendance : Manque de transparence.

Alors que s'achève la campagne de communication autour de la dépendance orchestrée par Roselyne Bachelot, l'association UFC-Que Choisir en profite pour dénoncer les abus dont se rendent coupables certains assureurs en matière de contrat dépendance. Une publicité qui tombe plutôt mal à l'heure où le gouvernement qui tente de trouver des solutions au financement de l'épineux dossier de la dépendance met l'accent sur les formules déjà proposées sur le marché.

Hasard du calendrier et malheureuse coïncidence, l'information relayée par l'Agence France Presse révèle les dérives de certaines compagnies d'assurance autour des contrats dépendance. Manque de transparence, montant des cotisations en inadéquation avec la rente supposée, carence de protection de l'assuré, complexité des conditions générales de vente, la note ministérielle que s'est procurée l'agence de presse confirme le constat dressé par UFC-Que Choisir. Alors que le gouvernement cherche à mettre en avant les formules privées déjà existantes, la mauvaise publicité autour des contrats dépendance pourrait freiner les potentiels clients, ceux qui ont des ressources de financer la perte d'autonomie.

L'opacité qui entoure certains contrats semble volontairement entretenue par certains assureurs qui perpétuent un discours incompréhensible face à des assurés souvent peu armés face à des notions complexes : montant des cotisations en fonction du niveau de dépendance, critères de détermination de la dépendance variables et différents de la grille AGIRR, garanties peu lisibles, méthode de revalorisation des rentes et des cotisations non explicitées. Ces contrats qu'on pourrait qualifier d'abusifs ne font l'objet d'aucune régulation spécifique, aucun contrôle ni dénominateur commun n'encadre réellement les contrats d'assurance dépendance.

Le groupe de travail interministériel a pour mission de formuler d'ici fin juin des propositions sur la prise en charge des personnes dépendantes. L'enjeu que représente la dépendance est le grand débat de l'année 2011 : le vieillissement de la population et l'allongement de la durée de vie augmente chaque année les besoins financiers de la prise en charge. La facture atteint aujourd'hui 25 milliards d'euros, elle sera de 30 en 2035. Le régime général prend en charge 95% des soins médicaux, les autres dépenses liées à l'hébergement (établissement médicalisé, aménagement du domicile, assistance) sont en grande majorité financées par la sphère privée. La piste d'une cotisation obligatoire à partir de 50 ans a été avancée par le Medef. Sans écarter l'idée, le gouvernement tient à rappeler que le socle solidaire existant ne sera pas rogné et que les assurances viendront seulement en complément.