Forfait hospitalier : les assurés doivent payer plus.

Forfait hospitalier : les assurés doivent payer plus.

Les mesures pour réduire le déficit abyssal de la Sécurité Sociale se mettent en place progressivement et augmentent doucement mais sûrement le reste à charge des assurés. Après le déremboursement d'un grand nombre de médicaments, la hausse du tarif conventionnel d'une consultation chez un praticien généraliste (de 22€ à 23€) et la restriction de la prise en charge des affections de longue durée, pour ne citer que les plus emblématiques, le désengagement de la Sécurité Sociale se poursuit avec l'augmentation du forfait hospitalier.

Le gouvernement pousse le curseur plus loin en fixant le seuil d'application du remboursement du forfait hospitalier à 120€ au lieu de 91€. Jusqu'à présent, tout acte hospitalier en hôpital ou en clinique, dès lors qu'il était inférieur à 91€, était remboursé à hauteur de 80%, les 20% restant à la charge de l'assuré. Pour les actes au-dessus de 91€, la Sécurité Sociale rembourse à 100% après déduction d'un forfait de 18€ à charge de l'assuré. Après ce nouveau décret, si le forfait est maintenu à 18€, le seuil est relevé à 120€. Concrètement, pour un acte inférieur à 120€, la maximum dont devra s'acquitter l'assuré passe de 18,2€ à 24€ aujourd'hui.

Si vous disposez d'une mutuelle ou d'une complémentaire de santé adaptée, cette dernière prend en charge la participation forfaitaire de 18€ et le ticket modérateur pour les actes en-deçà de 120€. Il en est de même pour les bénéficiaires de la CMU complémentaire et les assurés du régime particulier d'Alsace-Lorraine. Certains actes sont toutefois pris en charge à 100% et exemptés de la participation forfaitaire : par exemple, les frais d'hospitalisation à partir du 31ème jour consécutif, les frais de transport d'urgence en cas d'hospitalisation pour un acte égal ou supérieur à 120€ ou les actes de radiodiagnostic, d'IRM de scanographie et de scintigraphie.

Avec le retrait irrémédiable de la Sécurité Sociale sur certains postes de santé, le coût des soins ne cesse d'augmenter. La répercussion sur les organismes complémentaires se traduit par une hausse des cotisations qui sont passées en moyenne, entre 2001 et 2008, de 382€ à 551€ par personne, soit un bond de 44%. Et même si la part de remboursement des organismes complémentaires a progressé de 27% sur cette même période, le dernier maillon de la chaîne, l'assuré, est mathématiquement perdant. Effet pervers de la segmentation des risques et des âges par les mutuelles et les assurances complémentaires, la mutualisation des risques perd en efficacité. Chaque âge a des besoins de santé différents, et chacun veut pouvoir trouver la formule adaptée à son profil. Avec, au final, une réelle dilution du partage du risque.



Audrey Benzaquen

Par , le lundi 28 février 2011

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