Assurance Maladie : un plan d'économie qui ne plaît pas

 

Le journal Les Echos a annoncé jeudi 16 dernier que, dans le plan d'économie pour l'Assurance Maladie, le gouvernement prévoirait notamment de baisser le taux de remboursement de certains médicaments. Cette décision étonne la Mutualité Française par la voix de son président, Jean-Pierre Davant, qui critique cette politique peu participative qui pénalise encore une fois les usagers. Les autres mesures mettent à contribution tous les acteurs de la branche santé.

Dans le cadre de son plan de financement 2011, le gouvernement vient de programmer une économie de 2,5 milliards pour combler le déficit abyssal de l'Assurance Maladie qui serait dès lors limité à 12 milliards. L'effort se répartit pour 400 millions d'euros entre une baisse du taux de remboursement de certains médicaments, une hausse du ticket modérateur et un moindre remboursement de certains actes médicaux pratiqués à l'hôpital.

Le reste, c'est-à-dire la grosse part de l'enveloppe, consiste à limiter les tarifs de certains professionnels de santé (biologistes et radiologues), à maîtriser les prescriptions des médecins, à ralentir les dépenses du secteur médico-social (maisons de retraite) et à exercer une maîtrise des médicaments (prix et volume). Tout le monde est donc concerné, des praticiens aux assurés, en passant par les laboratoires et les mutuelles de santé.

L'unique point positif pour les assurés se situe au niveau des médicaments dont un grand nombre coûtera moins cher : les baisses de prix atteindraient 500 millions, réparties sur l'année 2011. La mesure qui indigne les groupements mutualistes et fait réagir certains politiques concerne l'abaissement du taux de remboursement de certains médicaments aujourd'hui pris en charge à 35% : le taux serait réduit à 30%. Ces médicaments à vignette bleue ont un service médical rendu jugé modéré par la Haute Autorité de Santé (HAS) et visent à soigner les affections sans gravité.

S'ils ne totalisent que 8% du volume des remboursements, ils représentent plus du quart des médicaments prescrits. Autre contribution demandée aux assurés et à leurs mutuelles, la hausse du ticket modérateur qui serait relevé de 0,5 point : la prise en charge par l'Assurance Maladie de la médecine de ville passerait de 70% à 69,5%. L'autre effort porte sur le ticket modérateur des actes pratiqués à l'hôpital : au-delà de 91€, le patient paie un forfait de 18€, le curseur serait mis à 120€ en 2011 pour un ticket modérateur au taux de 20% en-deçà.

Jean-Pierre Davant, président de la Mutualité Française (700 mutuelles de santé) critique vivement ces mesures qui n'ont fait l'objet d'aucun dialogue ni information préalable. La politique gouvernementale d'économie systématique touche en premier lieu les assurés pour lesquels l'accès aux soins se dégrade et dont la nouvelle contribution financière serait estimée à 500 millions par la Mutualité Française.

Les mutuelles interviennent en premier dans le financement des dépenses de santé après la Sécurité Sociale. Les associer à la réflexion sur la régulation du coût de la santé aurait semblé évident et surtout productif.



Francesco Romanello

Par , le vendredi 17 septembre 2010

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